Championne d'Europe à la surprise générale en 2004, la Grèce partait à la défense de son titre ce mardi face à la Suède. Dans un groupe D très dense, les Hellènes étaient attendus au tournant. Surtout face à des Scandinaves peu épargnés par les pépins physiques. Zlatan Ibrahimovic, en délicatesse avec un genou récalcitrant, et Fredrik Ljungberg, loin d'être dans une forme optimale après une fracture d'une côte en avril, débutait en effet l'Euro avec un physique pour le moins précaire. Si le Rennais Peter Hannson était titulaire, le Lyonnais Kim Källström et le Toulousain Johan Elmander étaient eux remplaçants.
Ils assistaient à la domination des siens face à une équipe grecque, dont le jeu n'a pas beaucoup évolué en quatre ans. Elle refuse toujours autant le jeu, la défense étant leur principal leitmotiv. La première occasion était néanmoins en leur faveur. Le buteur de la finale 2004 Angelos Charisteas réalisait un splendide slalom dans l'arrière-garde suèdoise avant d'enchaîner une frappe trop molle du gauche que captait facilement Andreas Isaksson, l'ancien portier du Stade Rennais (9e). Les Scandinaves, trop brouillons, abusaient des longues ogives en direction d'Ibrahimovic. Ce dernier était tout proche de trouver la faille sur une tête retournée qui léchait la transversale de Nikopolidis (32e). Malgré les sifflets du stade de Salzbourg, la Grèce continuait sa politique de l'hérisson. Basinas mettait même Isaksson à contribution d'un tir vicieux du droit qui rebondissait juste devant le portier de Manchester City. Celui-ci se détendait parfaitement pour détourner la sphère en corner (44e).
Ibrahimovic déclenche la foudre
Le second acte était la copie conforme du premier. Les Suédois se cassaient les dents sur l'expérimenté défense hellène. Les partenaires du capitaine Basinas étaient tout proches du casse du siècle sur une tête d'Hansson, qui rasait le poteau droit d'Isaksson (65e). Alors que l'on se dirigeait vers un match nul et vierge, le diablotin Ibrahimovic sortait de sa bôite. Après un une-deux avec son compère Larsson, le buteur de l'Inter Milan allumait un pétard du droit des 18 mètres qui trouvait la lucarne opposée. Quelques minutes plus tard, Larsson manquait son duel face au dernier rempart de l'Olympiakos. Le ballon en cloche Elmander était ensuite cafouillé devant la ligne de but où Hansson glissait son genou pour inscrire le second but (72e). La messe était dite. La Suède rejoint grâce à cette victoire l'Espagne en tête de ce groupe D. Les deux formations se joueront samedi à Innsbrück tandis que la Grèce défiera la Russie à Salzbourg.
La note du match : 12/20
Comme on pouvait s'y attendre, le match entre la Suède et la Grèce n'a pas donné lieu à de folles envolées offensives ce mardi soir à Salzbourg. Le jeu de la Grèce est toujours aussi soporifique. Après l'alléchant Espagne - Russie (4-1) en hors d'oeuvre, cette rencontre est beaucoup moins bien passée. Les Suèdois craignaient d'encaisser un but, qui aurait certainement sonné le glas de leurs espérances. A l'instar des Français, les Scandinaves ont longtemps peiné à hausser le rythme dans la zone de vérité, se contentant de faire tourner le ballon de droite à gauche et de gauche à droite comme en handball.
Euro 2008 / Groupe D
Grèce 0-2 Suède (0-0)
Stade Wals-Siezenheim (Salzbourg)
Arbitre : Massimo Busacca (Suisse)
Buts : Ibrahimovic (67e) et Hansson (72e) pour la Suède
Avertissements : Charisteas (2e), Seitaridis (52e) et Torosidis (61e) pour la Grèce
Grèce : Nikopolidis, Seitaridis, Dellas (Amanatidis, 69e), Kyriagos, Antzas, Torosidis - Katsouranis, Basina (cap.), Karagounis - Charisteas, Gekas (Samaras, 46e). Sélectionneur : Otto Rehhagel.
Suède : Isaksson - Alexandersson (Stoor, 74e), Mellberg, Hansson, Nilsson - Wilhelmsson (Rosenberg, 79e), Svensson, Anderson, Ljungberg (cap.) - Ibrahimovic (Elmander, 71e), Larsson. Sélectionneur : Lars Lagerbäck.