17h40, heure française, personne à Lusail, devant sa télévision, à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, dans toute la France et au-delà encore, ne pouvait anticiper ce qui allait se passer jusqu'à 18h54.
Un tout petit peu plus d'une heure qui restera à jamais gravé dans l'histoire du football et du sport en général.
Il fallait un sacré mental...
Dominée, balayée, écrasée, surclassée, surpassée, étouffée, domptée, tétanisée, choisissez le qualificatif qu'il vous plaît pour définir l'équipe de France après plus d'une heure de jeu dans cette finale de la Coupe du monde au Qatar. L'Angleterre et le Maroc ? Des petits joueurs à côté de cette Argentine qui a maîtrisé ce rendez-vous comme aucune autre équipe avant elle à ce stade de la compétition. Et pourtant... Pourtant, les Bleus ont choisi de ne pas avoir de regrets. Les Bleus ont choisi de ne pas rentrer têtes baissées au coup de sifflet final avec l'impression de ne pas y avoir cru, presque honteux de ne pas avoir réussi à défendre leur titre après un parcours de qualité et un mois de joies et de souffrances.
Au fond du trou, les Tricolores ont pu compter sur la fougue de Randal Kolo Muani, entré à la place d'Ousmane Dembélé avant la pause. Sur la puissance et la rage de Marcus Thuram, également entré en fin de première période pour faire mieux qu'un Olivier Giroud pas vraiment dans son assiette. Sur les jambes de feu de Kingsley Coman. Sur le talent de Kylian Mbappé, auteur d'un doublé express en seulement 97 secondes pour faire hurler des milliers de supporters à Lusail, des millions de supporters dans l'Hexagone ou ailleurs. Sur la jeunesse et l'insouciance de certains protégés de Didier Deschamps, conscients du privilège d'être sur un rectangle vert pour faire vibrer les amoureux du ballon rond et de l'équipe de France.
Tristesse et fierté
Alors qu'ils se dirigeaient vers une défaite cuisante et sans appel, les Bleus sont parvenus à retarder l'échéance avec une prolongation épique, au cours de laquelle la bande à Lionel Messi a encore cru à une victoire dans le temps réglementaire. Mais ils ont réussi à revenir, une fois de plus, avec une hargne et une force mentale dignes des plus grandes équipes pour s'offrir le droit de rêver d'un dénouement heureux. Un dénouement heureux qui aurait pu venir de la patte droite de Kolo Muani, dont la frappe à bout portant à la 120+3e minute a été malheureusement repoussée par le pied gauche d'Emiliano Martinez. La suite, on la connaît. Une suite douloureuse qui va marquer beaucoup de monde.
Mais au-delà la déception de la défaite, on retiendra surtout les émotions procurées par les partenaires d'Hugo Lloris. La fin a été cruelle. Elle aurait pu être belle avec plus de réussite, peut-être avec un meilleur début de match. La réponse, personne ne l'aura. Les vainqueurs écrivent l'histoire, les vaincus la racontent. On pourra toutefois se targuer d'avoir vu un groupe de joueurs qui jusqu'au bout a permis d'entretenir le rêve d'un doublé historique seulement réalisé par l'Italie (1934, 1938) et le Brésil (1958, 1962) à une autre époque. Comme d'autres matchs de légende tout au long de l'histoire, on parlera de cet Argentine-France avec une pointe de tristesse mais aussi beaucoup de fierté.
Que retiendrez-vous de cette finale ? Êtes-vous déçus par la performance globale des Bleus ? Auriez-vous préféré une défaite sans réaction que celle aux tirs au but ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …