61. C'est le nombre de matchs disputés en carrière par Emiliano Martinez avant son arrivée à Aston Villa en 2020. Formé à l'Independiente et à Arsenal, le gardien a longtemps dû ronger son frein, enchaînant les prêts à Oxford United, Sheffield Wednesday, Rotherham United, Wolverhampton, Getafe ou encore Reading. Quasiment une décennie de frustration pour le natif de Mer Del Plata, qui a enfin pris sa revanche.
Mina et Van Gaal s'en souviendront
Performant chez les Villans, le portier l'est aussi avec l'Argentine. Déjà déterminant lors de la victoire à la Copa América, il a une nouvelle fois été un pion essentiel durant le sacre de l'Argentine à la Coupe du monde. Et comme au Brésil, Martinez s'est fait remarquer pour son attitude peu commune au Qatar. Il y a 18 mois, dans des stades vides, le dernier rempart argentin s'était fait un nom en étant impérial contre la Colombie (1-1, 3-2 tab) avec de nombreuses parades lors de la séance des tirs au but. Ce sont notamment ses provocations incessantes pour déstabiliser les tireurs, dont Yerry Mina, qui ont mis en exergue sa personnalité bien marquée.
Sur sa lancée, Martinez s'est affirmé comme un as du trashtalking. En confiance avec les résultats de sa sélection mais surtout rassuré par la présence de dizaines de milliers de fans de l'Albiceleste à chaque rencontre, le Sud-Américain s'est surpassé. Après la séance des tirs au but contre les Pays-Bas (2-2, 4-2 tab), lors des quarts de finale, il n'avait pas hésité à provoquer Louis van Gaal avec des mots durs et des gestes très explicites au terme d'un match tendu. Une attitude limite devant un homme bien plus âgé que lui qui ne l'a clairement pas grandi. Et ce n'est pas son comportement des derniers jours qui lui fera honneur.
Martinez n'a pas lâché Mbappé
Dimanche, lors de la finale contre la France (3-3, 4-2 tab), Martinez s'est surpassé. Cela a commencé par sa danse des épaules durant la séance des tirs au but, au cours de laquelle il a encore été impeccable en déstabilisant ses adversaires. Jusque-là, rien de bien méchant. Il est monté en régime au moment de recevoir son gant de meilleur gardien du tournoi avec une provocation oscène pour répondre aux timides sifflets des fans tricolores. «Je l'ai fait parce que les Français m'ont hué. L'arrogance ne fonctionne pas avec moi» , s'est-il justifié après la rencontre. Un après-match au cours duquel il ne s'est pas arrêté.
Dans une séquence prise dans le vestiaire, le Villan n'a pas hésité à provoquer une nouvelle fois Kylian Mbappé, à qui il a reproché sa position sur le football sud-américain. «Une minute de silence pour Mbappé qui est mort» , a lancé le joueur avec ses partenaires. Au pays, Martinez a atteint le niveau ultime en s'affichant avec une poupée sur laquelle était collée un masque du buteur parisien. Un cliché qui a fait le tour du monde et qui montre à quel point le joueur de 30 ans a poussé la provocation jusqu'au bout. En tant que vainqueur, difficile de répondre dans l'immédiat à Martinez, qui devra se méfier du retour de boomerang avec cette réputation peu flatteuse qui va désormais lui coller à la peau.
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