le 24/12/2022 à 09h36

Equipe de France : Thiriez explique l'écart entre la sélection et les clubs français

Frédéric Thiriez réclame de l'aide de l'État pour les clubs français.
Finaliste malheureuse de la Coupe du monde au Qatar, l'équipe de France a confirmé sa position parmi les meilleures sélections de la planète. Un écart abyssal avec les clubs de Ligue 1 que l'ancien patron de la LFP, Frédéric Thiriez, a tenté d'expliquer.

Les plus de 40 ans doivent se pincer pour y croire. Pour la quatrième fois en 24 ans, l'équipe de France a atteint la finale de la Coupe du monde. Deux succès probants contre le Brésil (1998) et la Croatie (2018), deux défaites aux tirs au but face à l'Italie (2006) et l'Argentine (2022), les Bleus font clairement partie du gratin depuis la fin du XXe siècle.

Une nouvelle donne qui ravit forcément Frédéric Thiriez. «Sur les sept dernières coupes du monde, la France a été finaliste quatre fois. Un bilan unique. Le Brésil, l'Allemagne et l'Argentine font deux fois moins bien. L'Espagne et l'Italie quatre fois moins. La France est incontestablement la nation la plus performante sur 25 ans, la plus "durable" » , a jugé l'ancien patron de la LFP dans un entretien accordé au journal Le Parisien.

La France, un centre de formation

Au contraire, le football de clubs a beaucoup plus de mal à obtenir des résultats positifs. Sur la même période, aucune formation n'est parvenue à remporter la moindre Coupe d'Europe. Seuls l'Olympique de Marseille avec trois finales de C3 perdues (1999, 2004, 2018), Monaco (2004) et le Paris Saint-Germain (2020), qui ont chuté en finale de la C1, ont fait illusion. Comment expliquer un tel écart avec la sélection tricolore ?

«Dans un monde idéal (ou meilleur), l'immense majorité des talents formés en France y poursuivraient leur carrière, offrant au public un championnat professionnel d'un meilleur niveau encore et un palmarès brillant en Coupe d'Europe» , a pointé du doigt le juriste. «La France formatrice, pillée, devient le deuxième pays "exportateur" de joueurs, derrière le Brésil. Elle demeure scotchée à une cinquième place peu flatteuse à l'indice UEFA. (…) Notre équipe nationale n'a jamais compté aussi peu de joueurs évoluant en France.»

Le rôle central de l'État pointé du doigt

Pour Thiriez, rien n'est fait pour aider les clubs français. «La concurrence entre clubs européens est totalement faussée par le niveau exorbitant des charges sociales patronales en France. (…) Angers paie 12 fois plus de charges chaque année que le Real Madrid ; Saint-Étienne paie plus de charges que tous les clubs de la Bundesliga réunis, l'Olympique Lyonnais plus que la Bundesliga et la Liga espagnole réunies et le PSG, à lui seul, plus que l'ensemble des clubs des trois championnats allemand, espagnol et italien réunis…» , a pesté l'ancien membre du PS.

Mais alors, quelles solutions pour combler cet écart de plus en plus visible avec les autres équipes des plus grands championnats du Vieux Continent ? De l'avis de l'homme de 70 ans, l'État doit rapidement prendre ses responsabilités. «Il faut juste un peu de courage et de pédagogie pour avancer, sauf à se résigner honteusement à ce que la France joue en deuxième division européenne» , a terminé le haut fonctionnaire. Le message va-t-il enfin passer ?

Que pensez-vous de l'analyse de Frédéric Thiriez ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...

Par Youcef Touaitia, le 24/12/2022 à 09h36
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