Après deux saisons pleines à Lens, Jonathan Clauss a traversé la France l'été dernier pour franchir un palier sous le maillot de l'Olympique de Marseille. Un club qui lui a déjà permis de connaître de nouvelles choses, comme il l'a raconté dans un long entretien accordé à Foot Mercato.
J. Clauss - «tout est accéléré»
A l'OM, le piston droit de 30 ans a découvert la Ligue des Champions et le rythme d'un match tous les trois jours. L'apprentissage n'a pas été facile. «C'est de l'apprentissage psychologique, mental, se remettre en question plus rapidement, explique-t-il. Tout est accéléré et parfois nous avons l'impression de ne plus progresser. C'est parce qu'on ne sait plus où donner de la tête. Est-ce qu'il faut se concentrer sur les matchs ? Se concentrer sur les entraînements ?»
L'ancien Lensois avoue avoir parfois eu «envie de péter les plombs» à cause de cette nouvelle surcharge émotionnelle et psychologique. «Avant je jouais une fois par semaine, donc j'avais le temps de lisser cela. Là, tu souffres le dimanche soir et le lundi tu dois être calme. C'est peut-être cela. Je n'arrivais plus à redescendre assez bas le curseur de nervosité. Il remontait tellement vite ensuite. Je n'avais pas une overdose de nervosité, mais j'étais toujours sur le fil» , confie-t-il pour expliquer sa baisse de régime après ses bons débuts sous les couleurs marseillaises.
Le «pour cent» Ligue des Champions
Outre le rythme affolant de ce début de saison particulier en raison de la Coupe du monde programmée en hiver, l'exigence de la Ligue des Champions a demandé une concentration de tous les instants. «Le plus dur c'est l'efficacité, à tous niveaux. Dans les prises de balle, devant le but, le rapport défensif. Une petite erreur, ça coûte» , juge le Tricolore, qui évoque le «pour cent Ligue des Champions». «C'est le pour cent d'exigence, de lucidité, de coffre, de niveau» qui permet à une équipe de briller ou non sur la scène européenne.
Et pour décrocher ce pour cent, les Marseillais peuvent compter sur leur entraîneur Igor Tudor : «Il donne des conseils, il vous pousse tout le temps. Il cherche le 1% qu'il manque si vous vous donnez à 99%. Donc il va pousser jusqu'à ce qu'on atteigne ce 100, voire 101, 102 ou 103.» Une exigence pas toujours évidente à gérer pour les joueurs. «Parfois, j'ai ce moment-là, mais comme plein d'autres joueurs j'imagine, où je me dis "laisse-moi dix secondes" , avoue Clauss. Mais non, il n'y a pas dix secondes. Tu te reposeras à la mi-temps ou à la fin du match, dans la semaine, tu dormiras chez toi.»
Son avenir à l'OM et la suite de la saison
Cette nouvelle exigence n'effraie pas l'ex-Sang et Or, au contraire. «J'ai pris cela (sa signature à l'OM) comme un challenge à la base et aujourd'hui, je commence à comprendre que j'aime plus que ça le challenge. (…) Si je me vois terminer à Marseille ? Oui, sinon je ne serais pas venu. Je ne suis pas là en me disant que si ça ne se passe pas bien, au pire je vois autre chose. Justement, maintenant que je suis là, au très haut niveau, j'aime le très haut niveau et si l'OM me permet de jouer au très haut niveau, je vais rester» , assure le natif de Strasbourg.
Pour continuer de jouer au très haut niveau, l'OM devra se qualifier en Ligue des Champions. Après 15 journées de championnat, Marseille occupe la 4e place au classement à un point du podium et six de la 2e place directement qualificative pour la C1. Un classement qui incite Clauss à l'optimisme pour la suite de la saison. «Honnêtement, quand je vois qu'on a enchaîné tous les trois jours, que ça a été difficile et qu'on est seulement à six points de Lens… Je me dis que si on a ce brin de lucidité, de récupération en plus, on y sera. On sera très très bien même.» Rendez-vous en fin de saison pour le bilan.
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