Manuel Neuer (37 ans) n'est pas du genre à tourner autour du pot. Blessé pour de nombreux mois après s'être cassé une jambe au ski, le gardien allemand va débuter un long processus pour retrouver les terrains.
En attendant, le capitaine du Bayern Munich accorde des entretiens. Ses deux derniers, à The Athletic et à Süddeutsche Zeitung, ont énormément de mal à passer auprès de ses dirigeants.
M. Neuer – «j'ai eu l'impression que l'on m'arrachait le coeur»
En effet, le champion du monde 2014 n'a pas hésité à faire part de son mécontentement. En cause, le récent licenciement de l'entraîneur des gardiens, Toni Tapanovic, accusé de faire fuiter des informations dans la presse. Un renvoi soudain que le joueur formé à Schalke 04 n'accepte toujours pas. «Ça m'a extrêmement touché. Pour moi, c'est sorti de nulle part. Pour Toni aussi. Je n'ai pas du tout compris. Ça m'a vraiment assommé. Il n'était pas là seulement pour moi, mais pour l'ensemble du groupe de gardiens, pour le club. Il n'a pas travaillé onze ans et demi uniquement pour moi, mais pour tout le monde» , a indiqué le portier bavarois.
Avant de hausser un peu plus le ton en jouant la carte sentimentale. «Pour moi, c'était un coup dur alors que j'étais déjà à terre. J'ai eu l'impression que l'on m'arrachait le coeur, c'est la chose la plus brutale que j'ai vécue dans ma carrière. Et j'en ai vraiment vu des choses. Des gens ont fondu en larmes. C'est une grande déception» , a insisté le dernier rempart munichois. «Nous voulons être différents au Bayern, nous voulons être une famille. Mais il vient de se passer quelque chose que je n'avais jamais vu. C'est dommage pour tout le monde : pour le club, pour Tapa, pour le staff, pour tous les gardiens et donc bien sûr pour moi aussi.»
Kahn va s'expliquer avec Neuer
Une sortie qui a logiquement créé des remous en interne. Le président du club, Oliver Kahn, n'a pas hésité une seule seconde à monter au créneau pour tenter d'éteindre le feu. A sa manière. «Ce que Manuel dit dans certaines parties de ces deux interviews par rapport au départ de Toni Tapalovic ne correspond ni à lui en tant que capitaine, ni au regard des valeurs du FC Bayern. De plus, ses déclarations ne sont pas opportunes, car nous sommes à la veille de matchs très importants. Il est personnellement touché, il faut le comprendre dans une certaine mesure. Nous en étions conscients lorsque nous lui avons expliqué que cette décision était la meilleure pour notre équipe» , s'est justifié le patron du Bayern pour Bild.
«J'ai été confronté à une situation similaire en 2004 en tant que joueur national. Notre entraîneur des gardiens, Sepp Maier, s'était senti maltraité par le Fédération allemande et nous avions été séparés. J'avais travaillé avec Sepp pendant des années et nous avions une relation amicale et de confiance. A l'époque, j'étais aussi déçu et j'en voulais à la fédération. Mais les objectifs communs étaient au premier plan pour moi. Ils étaient plus importants pour moi que mes sentiments personnels. Et c'est pour cette raison que j'ai décidé à l'époque de ne pas m'exprimer publiquement. Manuel a fait le contraire. Nous allons en parler très clairement avec lui» , a prévenu Kahn. L'ambiance idéale pour préparer le choc contre le Paris Saint-Germain.
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