le 22/06/2008 à 23h34

L’Espagne au bout de l’ennui

Au terme d'un match ennuyeux à mourir, qui a vu les deux équipes jouer avant tout pour ne pas perdre, l'Espagne a obtenu son billet pour les demi-finales en venant péniblement à bout de l'Italie (0-0, 4-2 tab). Il aura donc fallu attendre la séance des tirs au but pour connaître le nom de la nation qui affrontera la Russie jeudi.

On aurait pu jouer des heures, ce match ne pouvait se conclure que par une séance de tirs au but. Dès les premières minutes du quatrième et dernier quart de finale de l'Euro, on sentait qu'il serait difficile d'assister à un grand spectacle au stade Ernst-Happel de Vienne ce soir. Et les 22 acteurs ne nous ont pas fait mentir. Si on était en présence de deux très grands gardiens, ceux-ci n'auront eu à s'employer qu'au cours des tirs au but. Une séance durant laquelle Casillas a su repousser les tirs de De Rossi et de Di Natale alors que Buffon n'a su s'interposer lui que sur la tentative de Güiza.

Les temps forts

- A la 31e minute, balle au pied, Silva, côté droit, rentre dans l'axe et, à l'entrée de la surface de réparation, place une bonne frappe du gauche à ras de terre bien captée par Buffon.

- A la 36e minute, Silva, encore lui, frappe du gauche à l'entrée de la surface. Le ballon passe au ras du poteau droit de Buffon, qui semblait battu.

- A la 60e minute, à la suite d'un cafouillage dans la surface de réparation espagnole, Camoranesi parvient à frapper au but. Casillas s'interpose avec brio du pied.

- A la 80e minute, sur une frappe puissante de Senna à l'entrée de la surface, Buffon s'interpose bien mais il laisse filer le ballon qui vient mourir sur la base de son poteau gauche.

- A la 92e minute, à la suite d'une frappe de Güiza repoussée par Chiellini, Silva hérite du ballon aux 20 mètres. Le Valencian place alors une belle frappe du gauche qui passe au ras du poteau droit de Buffon.

- A la 94e minute, sur un bon centre venu de la droite, Di Natale reprend le ballon de la tête. Casillas détourne en corner d'une belle claquette.

La prestation des Espagnols

Soirée très tranquille pour Casillas. Le portier espagnol n'a rien eu à faire de la partie, hormis un bel arrêt du pied sur une frappe de Camoranesi. Le Madrilène aura surtout eu le mérite de repousser les tirs au but de De Rossi et de Di Natale. Devant lui, Marchena a livré un beau duel avec Toni, dont il est souvent sorti vainqueur. A ses côtés, Puyol a rarement été mis en danger. Les latéraux Sergio Ramos et Capdevila ont fait leur travail défensif avec sobriété mais auraient pu apporter bien plus dans le domaine offensif, en prenant plus souvent leurs couloirs notamment. Au milieu de terrain, Xavi a été inexistant. Senna a lui récupéré pas mal de ballons mais s'est trop contenté de jouer dans la latéralité. Positionné au poste de milieu gauche, Iniesta a raté tout ou presque ce qu'il a tenté. De l'autre côté, Silva aura été l'Espagnol le plus dangereux, notamment par l'intermédiaire de deux bonnes frappes en première période. Devant, on n'a pas vu David Villa de la partie. A ses côtés, Fernando Torres a tenté de bouger l'arrière-garde italienne mais sans grand succès.

La prestation des Italiens

Vigilant, Buffon a dû s'employer sur un coup franc espagnol et une bonne frappe de Silva en première période. Avec toujours autant de maîtrise et de sérénité. Même si en seconde période, une petite faute de mains aurait pu coûter cher à l'Italie. Devant lui, Chiellini a montré beaucoup de combativité. Le Turinois s'est montré intraitable dans les duels. A ses côtés, Panucci s'est contenté d'assurer. Dans son couloir gauche, Grosso s'est montré très solide défensivement mais est beaucoup moins monté que d'ordinaire. Même chose pour Zambrotta à droite, même si le futur Milanais a plus souvent été pris à défaut que le Lyonnais. Au milieu de terrain, De Rossi n'a pas eu beaucoup de travail. Ambrosini a livré quant à lui un beau duel avec Senna. Pour sa première titularisation au cours de cet Euro, Aquilani a bien fait son travail mais n'a pas pu faire admirer sa formidable qualité de frappe. Positionné en meneur de jeu, Perrotta a fait une bonne première demi-heure avant de disparaître complètement. Devant, Cassano a été complètement inexistant. En pointe, Toni a beaucoup pesé sur l'arrière-garde espagnole mais a une nouvelle fois manqué de réussite… et de réalisme.

L'homme du match : Giorgio Chiellini (Italie)

Avec Fernando Torres et David Villa, il avait pourtant à faire à deux sérieux clients. Mais Giorgio Chiellini s'en est formidablement tiré. Impeccable dans les duels, toujours propre dans ses interventions, le défenseur de la Juventus Turin n'a jamais été pris à défaut au cours de la partie.

La note du match : 8/20

Si au cours de cet Euro, les équipes avaient pris la bonne habitude de jouer l'offensive, ce quart de finale entre l'Espagne et l'Italie a fait retomber la compétition dans ses travers. Pas d'occasions ou presque, pas de jeu, pas de rythme… Un match qui ressemblait étrangement à Roumanie-France. Mais là, il s'agissait tout de même d'un quart de finale…

C'est donc l'Espagne qui s'est imposée (0-0, 4-2 tab) aux dépens de l'Italie dans ce quatrième et dernier quart de finale de l'Euro 2008. Place maintenant à la Russie jeudi, en demi-finale, pour les hommes de Luis Aragones.


Euro 2008 / Quart de finale
Espagne 0-0 Italie 4-2 tab (0-0)
Stade Ernst-Happel (Vienne, Autriche)
Arbitre : M. Herbert Fandel (Allemagne)
Avertissements : Iniesta (10e), David Villa (71e) et Cazorla (112e) pour lÂ’Espagne ; Ambrosini (30e) pour lÂ’Italie

Espagne : Casillas (cap.) – Sergio Ramos, Puyol, Marchena, Capdevila – Iniesta (Cazorla, 58e), Xavi (Fabregas, 58e), Senna, Silva – David Villa, Fernando Torres (Güiza, 84e). Sélectionneur : Luis Aragones.

Italie : Buffon (cap.) – Zambrotta, Panucci, Chiellini, Grosso – Aquilani (Del Piero, 107e), De Rossi, Ambrosini – Perrotta (Camoranesi, 57e) – Cassano (Di Natale, 73e), Toni. Sélectionneur : Roberto Donadoni.

Par Pierre-Damien Lacourte, le 22/06/2008 à 23h34
Ça a fait le BUZZ actuellement