le 26/06/2008 à 22h59

L’Espagne met les gaz

Les coéquipiers de Cesc Fabregas n'ont pas fait de détail face à la Russie (3-0) jeudi soir à Vienne, en demi-finale de l'Euro 2008. Avec des buts de Xavi, Güiza et Silva, l'Espagne a éteint Archavine and co. et atteint la dernière marche du tournoi pour la première fois depuis 1984.

L'Espagne est en finale de l'Euro 2008. La guerre de la possession de balle au milieu du terrain devait faire la différence. Ce fut bel et bien le cas, les hommes de Luis Aragonés ont su étouffer les Russes et les priver de ballon pour s'offrir une victoire aussi large que logique (3-0). Xavi plantait la première banderille (50e) avant que Güiza ne double la mise (73e), puis Silva scellait le score (82e). Sous la pluie battante et devant les 53 000 spectateurs de l'Ernst Happel Stadion, les Espagnols se sont hissés en finale du tournoi pour la première fois depuis 1984. Méconnaissables à l'image d'Archavine, les troupes de Guus Hiddink sont passées à côté de leur sujet et encaissent leur deuxième défaite du tournoi, la deuxième contre l'Espagne. Visiblement fatigués, les Russes ont manqué de répondant, de caractère et quittent Vienne sans avoir vraiment combattu.

Les buts

- Servi dans l'entrejeu, Fabregas accélère et passe à Iniesta à l'angle gauche de la surface. Le milieu espagnol travaille son vis-à-vis et centre enroulé du droit. Venu de l'arrière apporter le surnombre, Xavi coupe la trajectoire dans l'axe et propulse le ballon au fond des filets de l'intérieur du droit (50', 1-0).

- Servi latéralement par Ramos à vingt mètres face au but, Fabregas lance un ballon astucieux dans le dos de la défense d'une passe en cloche du droit sans contrôle. A peine entré en jeu, Güiza ne gâche pas l'offrande. Il contrôle en pleine course de la poitrine et trompe le gardien de l'extérieur du droit (73', 2-0).

- Les Espagnols enfoncent le clou. Fabregas accélère sur l'aile gauche et centre au cordeau pour Silva qui contrôle du droit à dix mètres face au but et enchaîne un tir du gauche à ras de terre. Akinfeev ne peut que constater les dégâts (82', 3-0).

Les temps forts

- Les Espagnols ont bien démarré le match et se procurent la première occasion. A l'entrée de la surface, Villa parvient à trouver Torres devant lui d'une passe à terre. L'Espagnol frappe en pivot depuis l'angle droit des six mètres mais Akinfeev repousse du pied gauche (6').

- Les Russes travaillent autour de la surface. Pavlyuchenko est servi dans l'axe à dix-huit mètres. L'attaquant se place sur son pied droit face à Marchena et décoche une frappe enroulée qui prend la direction de la lucarne. Casillas se détend bien et détourne du bout des doigts (31').

- Les hommes d'Hiddink ont repris le dessus. Zhirkov adresse un long centre en profondeur. Pavlyuchenko grille la politesse à la défense centrale et contrôle de la poitrine à dix mètres face à Casillas. Mais l'attaquant russe est gêné par le retour de Marchena et ne peut cadrer sa reprise du gauche (35').

La prestation des Espagnols

20 tirs dont 11 cadrés pour l'Espagne, nettement dominatrice jeudi soir. Casillas a passé une soirée relativement tranquille. Capdevila aussi au demeurant sur le côté gauche. Un peu lent, Puyol s'en est finalement sorti sans dommage. Marchena a été trop laxiste au marquage sur Pavlyuchenko en première période. Omniprésent sur l'aile droite, Sergio Ramos a multiplié les efforts défensifs et offensifs. Silva a travaillé les Russes au corps avec des dribles courts, des changements de rythme et des crochets tranchants. Comme souvent, la lumière est venue du surnombre apporté par un milieu de terrain, en l'occurrence Xavi. Senna a encore une fois abattu un travail considérable à la récupération. Une passe décisive pour Iniesta, très actif dans l'entrejeu. Villa a bien occupé l'aile droite avant de sortir sur blessure, remplacé par Fabregas. Torres a multiplié les appels de balle et les prises de risque mais a manqué de discernement dans la finition.

La prestation des Russes

Sale soirée pour Akinfeev, impeccable mais qui a quand même pris trois buts sur lesquels il ne pouvait rien. Zhirkov a livré une belle prestation sur l'aile gauche, tant défensivement qu'offensivement avec de nombreuses montées ponctuées de centres Il a baissé de pied après la pause. Dans l'axe, Ignashevich et Berezutski ont été solides dans les duels mais ont sombré sur les centres espagnols. Semak a lâché le marquage sur Fabregas à l'origine du premier but espagnol. Devant lui, Saenko et Zyryanov ont porté le ballon pour alimenter les attaquants mais n'ont pu tenir la comparaison face à leurs confrères espagnols. Bien pris au marquage par Senna ou Xavi, Semshov n'a pas pu aiguiller le jeu à sa guise. Archavine a été méconnaissable, inexistant et inoffensif. Bon techniquement, Pavlyuchenko s'est procuré deux belles occasions en première période mais a été trop peu servi par la suite et ne pouvait renverser le cours du match à lui tout seul.

L'homme du match : Cesc Fabregas

Son entrée en jeu a fait un bien fou à la formation espagnole, pourtant déjà dominatrice dans le jeu. A l'origine du premier but, il a offert deux offrandes pour les deux buts suivants. Jamais titularisé depuis le début de l'Euro, son impact sur la partie a été décisif.

La note du match : 12/20

Un match à sens unique. Hormis dix minutes avant la mi-temps, les hommes de Luis Aragonés ont été les seuls à jouer. Les Russes n'ont jamais pesé sur les débats et ont été incapables de réagir après l'ouverture du score. Le suspense n'était donc pas au rendez-vous.

L'Espagne jouera la finale de l'Euro 2008 face à l'Allemagne dimanche soir à Vienne en Autriche, devant les 53 000 spectateurs de l'Ernst Happel Stadion.


Euro 2008, ½ finale
Espagne – Russie : 3-0 (0-0)
Ernst Happel Stadion (Vienne/Autriche)
Arbitre : Franck de Bleeckere (Belgique)
Buts : Xavi (50’), Güiza (73’), Silva (82’)
Avertissements : Zhirkov (57Â’), Bilyaletdinov (60Â’)

Espagne : Casillas – Capdevila, Puyol, Marchena, Sergio Ramos – Silva, Xavi Hernandez (Xavi Alonso, 69’), Senna, Iniesta – Villa (Fabregas, 35’), Torres (Güiza, 69’). Sélectionneur : Luis Aragonés

Russie : Akinfeev – Zhirkov, Ignashevich, V.Berezutski, Anyukov – Semak, Saenko (Sychev, 57’), Semshov (Bilyaletdinov, 56’), Zyryanov – Archavine, Pavlyuchenko. Sélectionneur : Guus Hiddink

Par Nicolas Lagavardan, le 26/06/2008 à 22h59
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