Des clubs italiens, dont la Lazio de Rome, souhaitaient vous engager en début de saison. Pourquoi avoir opté pour Tottenham ?
«Je voulais découvrir l'Angleterre, son championnat si attractif. J'avais besoin de voir un autre style de vie. Middlesbrough me voulait aussi. Mais, pour moi, Tottenham est un club plus ambitieux, riche en histoire. C'est un grand nom du football anglais. Nicolas Anelka m'a dit qu'ici, on pouvait travailler dans la sérénité. Et puis Londres, c'est une ville qui bouge tout le temps.»
Passer de l'Inter de Milan à Tottenham, n'est-ce pas un manque d'ambition de votre part ?
«Non, en aucun cas. L'Inter a tout fait pour me conserver malgré une dernière saison difficile. Cet été, J'ai eu un mauvais pressentiment. Les choses n'ont pas été claires avec l'entraîneur (NDLR : Hector Cuper). C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à partir. Tottenham, c'est un immense club en Angleterre. Néanmoins, si j'avais pu rester à Milan, je l'aurais fait.»
La présence de Frédéric Kanouté a du faciliter votre intégration…
«Oui, c'est vrai. Il m'aide beaucoup au niveau de la traduction et pour parler avec mes nouveaux coéquipiers. On est toujours ensemble. C'est quelqu'un de très sympa. En plus, on a à peu près le même caractère.»
Comptez-vous faire aussi bien que David Ginola, devenu un véritable héros dans ce club ?
«Je suis venu ici pour me faire plaisir. Il est évident que j'aimerais laisser une trace à Tottenham, faire partir de l'histoire du club. Mais je ne suis pas là pour suivre les pas de Ginola. J'ai envie que les supporters qui quittent le stade disent : 'J'ai vu Dalmat sur le terrain et il m'a fait plaisir. Je reviendrai pour le voir jouer'.»
«Triste pour Moratti»
Revenons à L'Inter de Milan. Quel a été votre sentiment quand vous avez appris le départ du président Massimo Moratti ?
«J'ai été à la fois surpris et triste. Il aimait son club comme personne. Selon moi, il était inimaginable que Moratti s'en aille. J'avais de très bonnes relations avec lui. Il souhaitait me garder dans l'effectif. Je l'appréciais beaucoup. Il aurait tout fait pour me revoir à nouveau sous le maillot de l'Inter la saison prochaine.»
Ce coup de tonnerre pourrait compromettre votre retour à Milan ?
«Je ne pense pas. C'aurait été formidable si Moratti avait été là . De toute façon, c'est écrit dans mon contrat : à la fin de la saison, je retourne à Milan. Pour l'instant, je me concentre sur le jeu et, pour ce qui est de mon avenir, on verra après. Je veux aider Tottenham à se qualifier pour une coupe d'Europe. Mais je laisse la porte ouverte. Peut-être que des offres d'Italie ou d'Espagne viendront. Je ne sais pas.»
Et rester à Tottenham ?
«Ce n'est pas impossible. Mais franchement, je n'en ai aucune idée. C'est ce que je répète aux supporters après les matches. Si Tottenham veut me garder, il faudra se mettre autour d'une table et discuter.»
Comment jugez-vous votre première partie de saison ?
«Je peux mieux faire. J'ai marqué quelques buts et donné plusieurs passes décisives. Je progresse. En tout cas, jouer ici est un plaisir. Tout le monde attaque. Et puis, quand vous voyez tous ces gens être derrière l'équipe, même quand elle perd, vous avez envie de vous surpasser. En Italie, lorsque tu perds, c'est horrible. En Angleterre, les fans sont incroyables.»
«Marseille ? Mon plus grand regret»
Petit retour en arrière. A Lens, on vous a surnommé le «Ronaldo du milieu de terrain» . Comment l'avez-vous pris ?
«Très bien. Ronaldo, c'est un très grand joueur. J'ai eu la chance d'évoluer à ses côtés à l'Inter. Il est génial. En même temps, j'ai ressenti une énorme pression. Les attentes placées en moi étaient sûrement trop élevées.»
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Marseille ?
«C'est mon plus grand regret. L'équipe avait tout pour réussir. Mais en coulisses, ce n'était pas la joie. Si je jouais à l'OM aujourd'hui, ce serait différent. Le club a changé en bien. Sinon, ça reste un très bon souvenir.»
Ce qui n'est pas forcément le cas de votre expérience au PSG…
«Avec les joueurs qu'il y avait (Benarbia, Okocha…), on aurait pu tout gagner. Bergeroo a été viré et c'est Fernandez qui l'a remplacé. Avec Luis, il y a eu un problème de communication et de caractère. J'ai mes torts et il a les siens. Un jour, à l'entraînement, il a demandé aux jeunes, excepté moi, Anelka et Luccin, de ranger les ballons et les plots. Quinze jours après, sans raison, il m'a ordonné de le faire. Je lui ai dit : 'pourquoi maintenant ?'. Je me suis un peu emporté car je trouvais que c'était une injustice. J'étais jeune et, aujourd'hui, je regrette ces propos.»
Le début de l'euro 2004 sera marqué par la rencontre au sommet France – Angleterre. Qu'attendez-vous de cet affrontement ?
«J'espère que l'on verra un beau match. Ce sont deux grandes équipes. J'aimerais qu'elles passent toutes les deux le premier tour. Mais je supporterai la France (rires).»
L'euro 2004 fait-il toujours partie de vos objectifs ?
«Tous les joueurs ont envie d'être de la fête. Cependant, je suis réaliste. Je ne serai pas convoqué. Tottenham ne joue pas la Ligue des Champions et ne se bat pas pour le titre. Et Il y a des éléments plus forts que moi à mon poste. Je dois travailler et je vais tout faire pour aller à la Coupe du Monde 2006.»
Comment expliquez-vous que vous n'aillez jamais été sélectionné en Equipe de France ?
«L'année dernière, Jacques Santini est venu me voir à Milan contre L'Ajax d'Amsterdam et Lyon en Ligue des Champions. Je n'ai pas été bon lors de ces deux matches. Après je n'ai plus eu de nouvelles. Je pense que j'aurais au moins mérité d'être appelé une fois. Toutefois, rien n'est perdu. Je suis encore jeune. L'avenir est devant moi.»
A la question "Dans quel club rêveriez vous de jouer" ? Stéphane Dalmat a répondu "Bordeaux", mais n'a pas souhaité s'élargir sur la question !