Eclipsée par d'autres polémiques comme la journée contre l'homophobie, la menace passerait presque inaperçue. Et pourtant, à deux mois de son ouverture, le Mondial féminin n'a toujours pas de diffuseur dans certains pays européens.
Comme au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et en Allemagne, aucune chaîne en France n'a acquis les droits TV de la compétition qui se jouera du 20 juillet au 20 août.
Infantino s'agace
La Coupe du monde a bien quelques courtisans dans les médias. Mais notamment à cause du décalage horaire avec les pays hôtes, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avec des matchs à 12h, personne n'a mis le prix attendu par la FIFA.
Le président de l'instance Gianni Infantino a donc haussé le ton depuis quelques semaines. En colère, le dirigeant demande du respect pour le football féminin et menace d'interdire la diffusion dans les pays concernés. Son avertissement ressemble évidemment à un coup de bluff. Le temps passe et joue clairement en faveur des chaînes. Il n'empêche que la situation reste pour le moment bloquée. Ce qui commence à inquiéter le sélectionneur de l'équipe de France féminine Hervé Renard, remonté contre la FIFA.
Hervé Renard s'en prend à la FIFA
«Ce n'est pas un problème des diffuseurs, c'est un problème de la FIFA, qui est trop demandeuse au niveau des droits, a dénoncé le coach des Bleues sur beIN Sports. (…) C'est un peu le jeu du chat et de la souris pour l'instant. J'espère que tout le monde va y mettre du sien parce qu'il faut absolument que cette Coupe du monde soit retransmise en France.» Le technicien se dit tout de même confiant. Il faut dire que le dossier a atterri sur le bureau d'Amélie Oudéa-Castéra.
Alertée par ce blocage, la ministre des Sports s'active auprès des parties concernées. «J'échange avec la FIFA, je veux vraiment encourager nos diffuseurs à y aller, à proposer des solutions, confiait-elle samedi. Que chacun fasse un petit bout du chemin. Les Bleues d'Hervé Renard, oui, on les verra à l'écran. J'en suis certaine.» Avec une intermédiaire aussi influente, qui discute également avec ses homologues européens, la situation devrait évoluer. Mais cet épisode prouve que le foot féminin a encore du chemin à parcourir, et pas seulement en France.
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