«Celui qui est bon avec simplicité, qui est d'une gentillesse un peu naïve.» Voici la définition donnée par le Centre national de ressources textuelles et lexicales pour l'adjectif «boniface» . Victor Boniface (22 ans) est bon, a également l'air bien sympathique. Mais naïf ? Loin de là.
Boniface enfin reconnu au pays
Si Victor Osimhen a enfilé la cape de superstar du Nigeria, son homologue du Bayer Leverkusen a tout pour faire aussi bien. Il fait d'ailleurs partie, avec le buteur de Naples ainsi que Taiwo Awoniyi, Kelechi Iheanacho, Moses Simon, Samuel Chukwueze, Ademola Lookman et Gift Orban, des huit attaquants convoqués par José Peseiro pour cette trêve internationale qui verra les Super Eagles défier Sao-Tomé-Et-Principe, dimanche, lors de la dernière journée des éliminatoires de la prochaine CAN. Une première pour lui, qui a longtemps attendu.
Il faut dire que cette convocation a bien tardé au vu de ses performances ces derniers mois. A Bodø/Glimt, son premier club européen, le natif d'Akure a terminé avec un bilan de 23 buts et 8 passes décisives en 66 matchs. Transféré à l'Union St Gilloise, à l'été 2022, le néophyte avec la formation triple championne d'Afrique a bouclé la saison dernière avec des statistiques flatteuses : 22 buts et 12 passes décisives en 55 sorties. Assez pour pousser le Bayer Leverkusen à débourser 20,5 millions d'euros, le 22 juillet dernier.
Un bulldozer à Leverkusen
Depuis ? Ce n'est que du bonheur pour Xabi Alonso. Alors que le jeu offensif de son équipe se reposait essentiellement sur des hommes de couloir, à l'image de Moussa Diaby (9 buts en Bundesliga en 2022-2023) et Jérémie Frimpong (8 buts en Bundesliga en 2022-2023), le manager espagnol dispose d'une arme fatale avec Boniface. Après seulement 3 journées en championnat, le nouveau numéro 22 du club allemand a déjà claqué 4 réalisations avec deux doublés contre Mönchengladbach (3-0) et Darmstadt (5-1). Sans compter un but supplémentaire en DFB Pokal.
Plus que ses chiffres, c'est l'impression dégagée par le joueur qui détonne. Doté d'un grand gabarit (1,90m, 88kg), Boniface sait tout faire ou presque : jeu en pivot, appels en profondeur, remises, décalages et surtout une étonnante capacité à dribbler dans les petits espaces pour un joueur de sa taille, le Nigerian a tout pour lui. A la pointe de son attaque, le Bayer ne pouvait rêver d'un profil aussi complet pour déguster les galettes déposées par Florian Wirtz, tout heureux de pouvoir compter sur un tel finisseur devant lui.
Premier gros test à Munich dans 9 jours
De quoi ravir le manager espagnol. «Ce n'est pas qu'un attaquant complet. C'est aussi un joueur complet» , a jugé le champion du monde 2010 après la large victoire face au promu. «Il s'entend bien avec Grimaldo, Wirtz, Hofmann. Il propose de nombreuses solutions à ses partenaires. Nous sommes heureux de ses performances. Néanmoins, nous attendons encore plus de lui» , a poursuivi l'ancien milieu de terrain du Real Madrid, qui ne souhaite pas relâcher la pression sur son avant-centre.
Tel Saint-Boniface, envoyé en Frise, région qui borde la mer du Nord dont une partie septentrionale du territoire allemand, pour convertir les païens, son homonyme va-t-il réussir à se mettre la Bundesliga dans la poche, treize siècles plus tard ? Il a le niveau pour. Il a également l'équipe et l'entraîneur pour. Une mission qui a bien débuté et qui se poursuivra dans neuf jours, après la trêve internationale, du côté de Munich, avec une première explication musclée face au Bayern pour prêcher les moins convaincus. Le rendez-vous est pris.
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