Adrien Rabiot revient de très loin. En refusant d'être réserviste à l'occasion de la Coupe du monde 2018, le milieu de terrain de la Juventus Turin s'était mis de lui-même à l'écart de l'équipe de France. Pendant deux ans, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps avait ensuite choisi de ne plus convoquer l'ancien Parisien.
Mais depuis 2020, Rabiot a réalisé son retour dans le groupe tricolore et a même réussi à s'imposer comme un leader.
Une nouvelle dimension chez les Bleus
Titulaire indiscutable depuis son come-back, le joueur de 28 ans a désormais un statut de patron au sein du vestiaire. Une évolution ressentie par l'international français. «Cela s'est fait plutôt naturellement. Depuis mon retour en 2020, j'ai joué tous les matchs à chaque fois que j'ai été disponible. C'est un statut différent que j'ai également à la Juventus cette saison. La génération de joueurs a peu à peu changé et je suis aussi devenu l'un des plus âgés. Avec la nouvelle génération, en équipe de France, on se connaît tous à peu près bien, on a des liens, et plusieurs d'entre nous venons de la région parisienne. C'est assez facile de communiquer», a confié Rabiot pour le quotidien L'Equipe ce lundi.
Avec des responsabilités plus importantes en interne, le natif de Saint-Maurice a également construit une nouvelle relation avec Deschamps. «Si je parle davantage avec Didier Deschamps ? Oui, on échange beaucoup plus. Sur le jeu, sur la vie de groupe. Plus librement aussi. Peut-être que lors de mon premier passage, j'étais un peu plus timide, moins affirmé. Aujourd'hui, un lien assez fort s'est créé. On peut discuter de pas mal de choses, même par rapport au club, à l'extérieur. C'est important pour moi», a-t-il reconnu.
Un rôle plus adapté
Même sur le terrain, Rabiot a enfin trouvé sa place. Longtemps frustré par un rôle trop défensif à son goût, le milieu ressent la confiance du technicien tricolore pour maintenir l'équilibre dans l'entrejeu. «Il est différent de celui que j'occupe à la Juventus, dans un milieu à trois, où je suis un peu plus haut. En sélection, vu nos joueurs offensifs, le coach me demande d'être un peu plus dans le jeu, de me projeter un peu moins. Malgré tout, j'aime ce rôle parce qu'on est censés avoir un peu plus le ballon que l'adversaire donc on est amenés à faire le jeu et moi à toucher beaucoup de ballons. Je pense que le coach s'est aussi adapté à moi au sens où il m'accorde un peu plus de libertés qu'avant. Il sait le joueur que je suis, les qualités que j'ai et ce que je peux apporter à l'équipe», a-t-il jugé.
«Finalement, le fait d'avoir un peu plus de libertés pose moins la question du poste. À un moment, on parlait beaucoup de jouer sentinelle, au PSG ou en sélection, et c'est vrai que je me sentais bridé en pointe basse. Mais actuellement, en jouant à deux ou à trois, je me sens vraiment bien. La confiance du sélectionneur pour maintenir l'équilibre ? C'est ce que je vois, ce que je ressens aussi quand je parle avec lui. Il me laisse cette liberté-là en sachant que je vais maintenir l'équilibre. Même sans qu'il me le dise, je le comprends», a terminé Rabiot. Une véritable transformation chez les Bleus.
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