Avec du recul, on peut désormais poser cette question : pourquoi Antoine Griezmann (32 ans) a-t-il quitté l'Atletico Madrid pour le FC Barcelone en 2019 ? Porté au pinacle par les supporters colchoneros, l'attaquant français a eu la malheureuse idée de sortir de son cocon madrilène pour tenter l'aventure au Camp Nou où tout ne s'est pas bien passé. Mais alors qu'on le pensait définitivement sur la pente descendante, le champion du monde 2018 a retrouvé un niveau exceptionnel.
On a retrouvé Griezmann
A-t-il déjà été aussi fort ? La question mérite d'être posée. On a connu le Griezmann buteur, celui qui se montrait sans pitié devant la cage, à l'image de ses campagnes en Ligue des Champions en 2015-2016 et en Ligue Europa en 2017-2018, lorsqu'il faisait plier le FC Barcelone, le Bayern Munich voire même l'Olympique de Marseille. Des parcours européens qui coïncidaient avec ses performances de très haute volée à l'Euro en France et durant la Coupe du monde en Russie, qui lui ont permis de monter à deux reprises sur la troisième marche du podium pour le Ballon d'Or.
Le Griezmann que l'on voit depuis plusieurs mois, celui qui a été libéré d'un poids avec son transfert définitif au Wanda Metropolitano, quelques semaines avant la Coupe du monde au Qatar, est différent mais peut-être plus terrifiant. Sa dernière saison en club ? 16 buts en 18 passes décisives. En termes de buts marqués, c'est légèrement en dessous de ses grandes années avec les Rojiblancos. A la distribution, en revanche, il n'avait jamais fait mieux, terminant meilleur passeur de la Liga pour la première fois de sa carrière.
Un récital contre le Celtic
Depuis le début de l'exercice, c'est un Griezmann hybride qui éclabousse les pelouses espagnoles et européennes. Son bilan au 8 novembre ? 16 matchs pour 11 buts. Une efficacité redoutable devant le but mais pas encore de passe décisive. Pourtant, dans une position plus reculée qu'entre 2014 et 2019, le Bleu distribue du caviar à foison. Contre le Celtic (6-0), mardi en Ligue des Champions, il a été à l'origine de toutes les actions dangereuses de son équipe, à l'image de cette ouverture lumineuse sur le but d'Alvaro Morata qui ne sera pas enregistrée dans les statistiques.
Avant ce geste exceptionnel, il avait ouvert la voie en trouvant l'ouverture sur une frappe précise à ras de terre, là aussi avec un positionnement de milieu relayeur. En seconde période, il a alourdi l'addition d'un geste acrobatique au niveau du point de penalty, rappelant le Griezmann de la grande époque, celui qui osait tout. Fort derrière, fort devant, le champion du monde 2018 est de nouveau dans la zone en donnant l'impression de ne jamais avoir quitté ce club qui lui a tout donné et à qui il rend tout. Un club dont il deviendra le meilleur buteur avec encore 6 réalisations pour supplanter Luis Aragonés.
Griezmann se sent bien
En dehors du terrain, le natif de Mâcon respire la joie de vivre. «Comme j'ai joué milieu de terrain, j'essaye de faire ce qu'un milieu de terrain doit faire, c'est-à-dire gratter des ballons, faire des passes, arriver dans la surface adverse» , a soufflé l'international français sur Canal + Foot. «Peu importe le positionnement où je suis, je m'adapte. J'adore le foot, je regarde énormément de matchs de Liga et de Ligue des Champions pour apprendre des mouvements et les imprégner à ma sauce. Mais je suis en pleine confiance et je profite énormément d'être ici. Il faut que cela continue.»
Diego Simeone n'en pense pas moins. «Il est affamé, il se projette vers le but, il comprend ce qu'on attend de lui lorsqu'il joue au milieu de terrain, il donne des passes décisives... J'ai de la chance d'avoir un joueur comme Griezmann. Ça ne fait aucun doute qu'il sera l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du club. Il lit le jeu pour apporter l'équilibre en compensant pour toute l'équipe» , a jugé le technicien argentin face aux journalistes. Une bonne nouvelle pour l'Atletico, mais aussi pour l'équipe de France, qui aura besoin de son métronome pour tenter de remporter un troisième Euro en Allemagne.
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