Le malheur de l'Ajax... fait le bonheur du PSV. Alors que le mythique club d'Amsterdam vit la première partie de saison la plus compliquée de son histoire, celui d'Eindhoven n'a pas les mêmes soucis.
Et pourtant, le départ avec perte et fracas de Ruud van Nistelrooy ainsi que les départs d'Ibrahim Sangaré, Xavi Simons, Philipp Max, Erick Gutierrez voire Fabio Silva auraient pu impacter sérieusement les résultats du pensionnaire du Philips Stadion. C'était sans compter sur Peter Bosz.
Le PSV sur un nuage
Neuf mois après sa mise à l'écart de l'Olympique Lyonnais, l'entraîneur de 60 ans n'a pas hésité une seule seconde à prendre la succession de l'ex-buteur de Manchester United. Avec une réussite assez folle. D'ores et déjà qualifié pour les 8es de finale de la Ligue des Champions, une première depuis la saison 2015-2016, après avoir écarté Lens et le FC Séville, et ce avant même la dernière journée anecdotique contre Arsenal, le PSV réalise le parcours parfait en Eredivisie. Après 14 journées, les Boeren ont gagné... 14 fois. 50 buts marqués (3,57 buts/match) et seulement 6 buts encaissés (0,43 but/match), les partenaires de Walter Benitez écrasent tout sur leur passage.
La concurrence ? Piétinée, écrasée, annihilée. L'Ajax a pris une correction (5-2), le 28 octobre. Twente, 4e du championnat, a pris une leçon de football à la maison (0-3), le 25 novembre. Le week-end dernier, le Feyenoord, 2e du classement, avait une opportunité en or de mettre fin à cette série exceptionnelle. Résultat, un revers sur sa pelouse (1-2) malgré un match disputé. Un choc qui pourrait déjà marquer un tournant dans la saison puisque le PSV compte désormais 10 points d'avance sur la formation de Feyenoord. Un véritable gouffre quand on sait que le Feyenoord a tout de même remporté 10 de ses 14 matchs, preuve que le moindre faux-pas est interdit face à une telle machine à broyer.
Un accompagnateur de talents
Le projet mis en place par Bosz au PSV, c'est celui qu'il n'a jamais réussi à imposer à l'Olympique Lyonnais. Loin du marasme rhodanien, le technicien batave a trouvé un club parfaitement structuré qui a su faire les ajustements nécessaires pour retrouver de la hauteur. En échec à Naples, Hirving Lozano (15 M€) a réussi son retour à Eindhoven tandis que Noa Lang (12,5 M€), freiné par les blessures, s'est également bien intégré. Le polyvalent Jerdy Schouten (12 M€), soldat de Thiago Motta à Bologne, est devenu un pion essentiel au même titre que Sergino Dest, prêté par le FC Barcelone, qui affiche un niveau proche de celui qu'il atteint lors de son éclosion à l'Ajax.
Un jeu offensif qui colle parfaitement aux qualités des joueurs déjà présents dans l'effectif. A l'exemple de Johan Bakayoko, qui affiche déjà un bilan de 4 buts et 13 passes décisives en 24 matchs contre 9 buts et 6 passes décisives en 39 rencontres sur l'exercice 2022-2023. Luuk de Jong est lui plus fort que jamais à 33 ans avec 17 buts et 8 passes décisives en 24 matchs contre 18 buts et 10 passes décisives en 39 matchs lors du dernier exercice. Sans parler de l'éclosion d'Ismaël Saibari, auteur de 6 buts et 2 passes décisives, amené à devenir le leader technique du PSV sur les prochaines saisons.
«Soit c'est un génie, soit c'est un fou»
«J'ai presque trop de bons joueurs. Cela facilite le travail» , a d'ailleurs osé le technicien passé par le Borussia Dortmund au terme du succès à Rotterdam. «C'est un énorme cliché, mais on évite de regarder ce qu'on a fait auparavant et on se concentre uniquement sur les prochaines échéances» , a expliqué Bosz, ce mercredi, en conférence de presse. «Nous avons reçu beaucoup de compliments ces derniers jours car l'attention est portée davantage sur un certain nombre de grands matchs. Il nous appartient maintenant de remettre les joueurs dans le bain afin de réussir notre prochain match face à Heerenveen» , a poursuivi le principal intéressé.
Malgré ses récents échecs à Dortmund et à Lyon, en dépit d'un passage intéressant sur le banc du Bayer Leverkusen (2018-2021), Bosz a de nouveau convaincu les observateurs dans son pays. «Ses innovations tactiques sèment le chaos chez l'adversaire» , a glissé l'ancien joueur devenu consultant pour ESPN, Kees Luijckx. «Soit c'est un génie, soit c'est un fou. Il l'a souvent fait par le passé et il continue de suivre la même ligne directrice pour respecter sa propre philosophie. Il force le respect» , a insisté l'ex-milieu passé par l'AZ. Un retour dans son élément qui rappelle sa qualité d'entraîneur. Au grand dam des fans de l'OL.
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