Déjà auréolé d'un titre de champion d'Arabie saoudite, Al-Ittihad espérait bien basculer dans une nouvelle dimension cet été en attirant le Ballon d'Or, alors en titre, Karim Benzema depuis le Real Madrid. Le Français arrivait d'ailleurs dans le Golfe avec l'étiquette de superstar.
Problème, tout ne se passe pas comme prévu, et si individuellement le natif de Bron n'affiche pas son plus beau visage, la formation saoudienne s'enlise collectivement dans la crise.
Benzema en pleine tempête
Déjà relégué à 22 points du leader Al-Hilal au classement, le champion est en plein naufrage. Et après une défaite sans saveur contre Al-Ahly (1-3) mardi lors de la Coupe du monde des clubs, Benzema, qui avait manqué le penalty de l'égalisation avant d'inscrire un but anecdotique en toute fin de match, et sa bande se sont inclinés samedi contre l'avant-dernier du championnat Al-Raed (1-3), lors d'une rencontre où le joueur de 36 ans a été remplacé à la 75e minute après avoir rendu une nouvelle performance délicate. «Non, il ne souffre d'aucune blessure et son remplacement est dû uniquement à des raisons techniques. C'est mon choix», a froidement lancé le nouvel entraîneur d'Al-Ittihad Marcelo Gallardo en conférence de presse.
Mal embarqué dans la course à la qualification pour la prochaine Ligue des Champions asiatique, avec un seul succès sur les 4 derniers matchs de Saudi Pro League et neuf points de retard sur les places qualificatives, Al-Ittihad va mal. Et Benzema est désigné comme le premier responsable. «L'écart entre Benzema et le public se creuse de jour en jour. Il n'a pas joué ni réussi à faire une seule différence. Et surtout, il ne fait aucun effort, comme s'il disait au public : "je m'amuse juste avec vous."», a par exemple fustigé Walid Al-Farraj, célèbre présentateur d'une émission saoudienne.
Un joueur trop détaché ?
Statistiquement, «KB9» réalise pourtant une saison honorable avec 9 buts et 4 passes décisives en 13 matchs de championnat. Mais, dans l'influence et concernant son implication, le Français est jugé trop détaché par rapport à un leader. Les tensions qui l'avaient opposé à son ex-entraîneur Nuno Espirito Santo, depuis limogé, ont aussi contribué à écorner son image.
«Quand (Cristiano) Ronaldo est arrivé en janvier, il a montré des signes qu'il voulait jouer, mais Benzema ne propose rien. C'est comme si l'équipe ne l'aimait pas. Il est mal à l'aise. Je ne connais pas la raison», a ajouté Al-Farraj. Un constat quelque peu partagé par la version arabe du site Goal : «Benzema n'a rien fourni de remarquable tout au long du match, puisqu'il est apparu comme invité d'honneur, et n'aide pas ses coéquipiers à marquer des buts.» Des critiques très dures, toutefois entendables au vu du statut de Benzema ?
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