le 23/05/2024 à 13h50

Lyon : de la méthode Sage au scénario fou de la dernière journée, les coulisses de la remontée

Lyon disputera la Ligue Europa la saison prochaine.
Samedi, l'Olympique Lyonnais disputera la finale de la Coupe de France face au Paris Saint-Germain avec moins de pression que prévu, déjà certain de jouer la Ligue Europa la saison prochaine. Avant cette échéance, plusieurs Gones sont revenus sur cette folle remontée.

L'Olympique Lyonnais n'avait plus goûté au top 6 de Ligue 1 depuis le 2 octobre 2022, un soir où une défaite à Lens (0-1) scellait quasiment le destin de l'entraîneur Peter Bosz, avant qu'Alexandre Lacazette transforme son penalty dans le temps additionnel, dimanche contre Strasbourg (2-1), lors de l'ultime journée de l'exercice 2023-2024.

Plus d'un an et demi après sa dernière apparition dans le top 6, Lyon a fini par s'y incruster au meilleur des moments, et donc s'assurer une qualification inespérée en Ligue Europa la saison prochaine, et ce qu'importe le résultat de la finale de la Coupe de France, samedi contre le Paris Saint-Germain.

Lyon a procédé étape par étape

Inespérée, parce que l'OL était toujours barragiste en janvier, et qu'un mois plus tôt, avec 7 points pris en 14 journées, aucune statistique ne laissait entrevoir le maintien. Comme le rappelle le milieu Maxence Caqueret dans les colonnes de L'Equipe ce jeudi, le spectre de la relégation se trouvait encore dans les têtes il n'y a pas si longtemps. «Je n'ai jamais pensé emmener le club en Ligue 2. Même si ça a été très, très compliqué, on a toujours cru à la remontée. Mais de là à se qualifier pour une Coupe d'Europe, c'était autre chose... C'est une émotion inexplicable. Il y a eu des très bas, des très hauts, mais on n'a jamais rien lâché, avec un groupe exceptionnel», a expliqué l'ancien international Espoirs français.

Il faut croire que la méthode de l'entraîneur Pierre Sage, qui consistait à passer les paliers les uns après les autres, a porté ses fruits. «Dans cette remontée, le coach a donné la direction avec des objectifs successifs : d'abord ne plus être dernier, puis ne plus être barragiste, puis remonter en milieu de tableau, et on a fini par vouloir accrocher l'Europe. Dimanche, dans le dernier discours d'avant-match, on s'est dit qu'on pouvait écrire l'histoire, parce qu'une remontée comme ça, ce n'est jamais arrivé dans l'histoire du Championnat de France», a poursuivi Caqueret.

Les joies du multiplex

Contre Strasbourg, alors que le score était de 1-1, que Montpellier avait égalisé à 2-2 à Lens, et que l'Olympique de Marseille menait 2-0 au Havre, l'OL a failli voir ses efforts s'écrouler lorsque le Racing a obtenu un penalty à un quart d'heure de la fin. Comme si le script l'avait prévu, Emanuel Emegha a laissé les Lyonnais en vie en tirant sur le poteau d'Anthony Lopes. Mais le scénario fou de ce multiplex a donné lieu à des scènes assez improbables.

«Le virage sud était en train de nous dire que Montpellier venait d'égaliser à Lens. Sur le corner qui a précédé le penalty, j'étais le plus près d'eux, le long de la ligne, et au mégaphone, ils nous ont dit d'aller marquer, pour aller chercher la 6e place. Donc quand il y a le penalty sur l'action, on se dit tous que ce n'est pas le moment. Et quand il a tiré sur la barre (le poteau, ndlr), on a su qu'on allait pouvoir le gagner, ce match», s'est rappelé Caqueret.

Sage perdu, Lacazette pas au courant

Avec ce score qui n'a donc pas évolué après le penalty strasbourgeois, même l'entraîneur Pierre Sage a semblé perdu face à un tel dilemme. Défendre le match nul et la 7e place ? Pousser pour gagner et aller chercher la 6e ? «Nemanja Matic est venu me voir et m'a demandé les résultats. Je lui ai dit : 'Si on perd, c'est cuit. Si on gagne, ça peut être magnifique, car il y a 2-2 de l'autre côté.' Il m'a demandé : 'On fait quoi?' Et j'ai répondu : 'Honnêtement, je ne sais pas'», a révélé le coach au quotidien Le Progrès. 

Et comme si c'était l'histoire de cette seconde partie de saison, Lyon a repris l'avantage dans les dernières secondes grâce à Lacazette, qui n'a été informé que bien plus tard du classement final, ayant vécu le penalty du RCSA depuis le bord du terrain, près des bancs. «Avant qu'il tire son penalty, il ne savait pas que Montpellier faisait match nul. (...) Même après le feu d'artifice, il ne savait toujours pas qu'on était 6e. Il n'avait toujours pas vu le résultat de Lens. Je lui ai appris dans le vestiaire. Et c'est là où c'était encore plus fou», s'est souvenu le milieu Corentin Tolisso lors d'un media day, qui rêve sûrement de prolonger cette folie jusqu'à samedi et la finale de Coupe de France face au PSG.

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Par Clément Barbier, le 23/05/2024 à 13h50
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