Pour écrire sa biographie non autorisée de Zinédine Zidane, la journaliste Besma Lahouri ne s'est interdit aucun champ d'investigation. Ni le dopage, ni les rumeurs sur la vie privée du champion du monde 98, ni le business de Zizou ne sont passés sous silence. Du reste, le contenu de l'ouvrage promettait d'être sulfureux : plusieurs spectaculaires cambriolages ont été perpétrés chez des détenteurs du manuscrit en cours. Si l'on en juge par les bonnes feuilles, publiées par l'hebdomadaire L'Express, «Zidane, une vie secrète» (Flammarion, 400 pages, 20 euros) pourrait s'avérer moins explosif qu'escompté.
Les sujets qui fâchent sont certes abordés, mais peu nous livrent de véritable révélation. Dans un chapitre intitulé «La question du dopage» , Besma Lahouri nous apprend toutefois que Zinédine Zidane a échappé au contrôle automatique qu'aurait pu lui valoir son carton rouge contre l'Arabie Saoudite à la Coupe du monde 1998, et se base sur le témoignage d'un autre médecin de la Fifa pour révéler encore que Zidane n'a pas davantage été contrôlé après son expulsion en finale du Mondial 2006. L'ouvrage égratigne également "l'homme-sandwich" bien conseillé, devenu le représentant publicitaire privilégié de grandes marques (Orange, Danone, Generali...).
Regrets sur le coup de boule
Tout l'intérêt de l'ouvrage est de placer le lecteur au coeur du système Zidane, régi par le secret et une certaine forme d'opacité si l'on en croit l'auteure, qui souligne également la capacité de Zidane, présenté comme une personnalité complexe, à la fois généreuse et ombrageuse, à contrôler ses divers réseaux : proches, amis et "conseillers" . Basé sur une enquête fouillée, en Espagne, en Italie et en Algérie, l'ouvrage ne révèle pas de vrai secret. Tout juste apprend-on que Zizou a regretté son coup de tête en finale. Il l'a dit à son cousin Akbou lors de sa visite en Algérie, en septembre 2006, lors d'un voyage digne de celui d'un chef d'Etat.