Cela ressemble à du Pagnol. «Ils seront foutus à la porte s'ils continuent à me faire ch… et qu'il n'y a pas victoire contre Sedan» . La faconde méridionale de Louis Nicollin, président du Montpellier HSC, se déversait en début de semaine sur les non moins méridionaux Roland Courbis, entraîneur, et Michel Mézy, son conseiller.
Il faut dire que les résultats n'étaient pas bons : avant de recevoir Sedan, vendredi, Montpellier traînait à la 11e place de la Ligue 2 avec 7 points au compteur (2 victoires, 1 nul, 3 défaites). Le club perdait à Dijon (1-0) le 12 septembre, après avoir été défait par Metz (1-2) à domicile le 29 août.
"Coach Courbis" Ã l'audience
Il se murmure du côté de la Mosson que le président en avait assez d'entendre son entraîneur à la radio plus souvent que sur le bord de la pelouse. "Coach Courbis" discute de foot tous les soirs à 20 heures sur RMC. Pourtant, il est de chaque séance d'entraînement. Pour se défendre, il manie également la langue de Pagnol. «Moi aussi, je vais réfléchir à ce que je vais faire en cas de victoire contre Sedan» , répondait-il à son employeur. Sous-entendu, je peux très bien partir avant qu'il ne me vire. Ambiance… Contre Sedan, Courbis ne retenait pas Bruno Carotti (35 ans, 6 matchs en Ligue 2, 1 but), défenseur emblématique du club. «Personne n'est sûr de jouer, quelque soit son passé ici» , justifiait-t-il lors de la conférence de presse d'avant-match. «S'il y a un autre entraîneur, il fera comme il voudra» .
En définitive, Montpellier a battu Sedan (3-1). Une victoire nette, qui pourrait chasser les nuages stagnant au-dessus de la Mosson. On ne sait encore si Courbis a sauvé sa tête. Ou s'il souhaite toujours s'en aller. Le week-end risque d'être long dans l'Hérault car la victoire n'efface pas tout. Montpellier n'est encore que 9e avec 10 points. Loin de l'objectif dont rêve Louis Nicollin, la montée en Ligue 1.