Il faut se pincer pour y croire, mais Adrien Rabiot (29 ans) est bel et bien un joueur de l'Olympique de Marseille. Révélée dimanche en début de soirée, l'information a été confirmée par le club phocéen dans la foulée. Une véritable onde de choc qui a fait parler aux six coins de l'Hexagone.
Une question s'est rapidement posée : comment un international français, qui a porté le brassard de capitaine avec la Juventus, libre et donc dans la capacité de s'engager avec la formation de son choix, a-t-il pu rejoindre une équipe sans Coupe d'Europe et accessoirement ennemie de son club formateur ? Cette question, le milieu de terrain y a répondu.
Benatia a trouvé les bons mots
Présent en conférence de presse, l'ancien joueur du Paris Saint-Germain a souligné le rôle de Mehdi Benatia dans ces discussions. «J'étais surpris au début, je lui ai dit. Benatia a été droit au but sans faire de jeu de mot. Il m'a exposé le projet, il m'a fait comprendre que ça pouvait être une possibilité. Il m'a laissé réfléchir, je l'ai rappelé et j'ai discuté avec ma famille» , a soufflé celui qui a passé quelques mois dans les équipes de jeunes de Manchester City face aux journalistes.
«Ça s'est enchaîné, j'ai parlé avec le coach, qui a été très important. J'étais de plus en plus convaincu, ça s'est fait comme ça. Je ne m'attendais pas à cet appel» , a reconnu le natif de Saint-Maurice dans la banlieue sud-est de Paris. «J'ai aimé la démarche de Benatia, ça montre que c'est quelqu'un d'ambitieux, il m'a parlé clairement. Je pense que le club a de grandes ambitions, sinon on ne vient pas chercher un joueur comme ça.»
Professionnalisme plutôt que sentimentalisme
Alors qu'il lui est reproché d'avoir «trahi» le PSG, Rabiot n'a pas fait dans le sentimentalisme. «Je n'ai rien à expliquer, je fais ma carrière. Il est vrai que finalement, on peut se rendre compte que rien n'est impossible dans la vie. Avec de l'expérience et d'autres circonstances, on peut se rendre compte que les choses sont différentes. Peut-être que ça en a déçu certains mais le choix m'appartient» , a insisté le numéro 25 de l'OM
«Ma famille est heureuse car elle est derrière moi et me soutient. Cela pouvait aussi ne pas paraître évident pour eux. C'est important que ma famille soit bien et qu'elle valide ce choix» , a embrayé le néo-Marseillais, dont l'attachement à l'OM a été confirmé par ses partenaires en équipe de jeunes lors qu'il évoluait à Créteil. «Plus jeune, j'aimais bien regarder l'OM, je dirais vers 10-12 à l'époque de Niang, Taiwo etc.. Comme j'aimais bien regarder d'autres équipes, je sais que vous allez faire un autre focus.»
Pas un recul pour Rabiot
Ce choix, Rabiot a assuré qu'il n'était pas par défaut. Il a notamment refusé de parler d'un déclassement à un moment charnière de sa carrière. «Ce n'est pas très gentil pour l'OM. Il y a des gens qui ont bien travaillé, j'ai été convaincu rapidement. J'ai senti une envie et une détermination, de m'avoir ici. Je ne l'ai pas senti forcément dans d'autres clubs et ça compte pour moi. J'ai de grandes ambitions, comme le club» , a soufflé le Francilien, sûr d'avoir pris la bonne décision.
«Je me suis imposé au PSG, j'ai fait 7 ans et plus de 200 matchs... Si je ne me suis pas imposé, je ne sais pas ce qu'il faut. On sait comment ça s'est fini. J'ai fait cinq années à l'étranger, à la Juventus, ça m'a beaucoup apporté. J'ai pu vivre une autre culture et engranger pas mal d'expérience. J'assume mes choix de carrière et je suis très content» , a souligné le vice-champion du monde, qui a la particularité de ne jamais avoir été transféré contre de l'argent depuis ses débuts.
Rabiot a la forme
«En tant que joueur de l'OM, on aime les émotions. Venir jouer dans une ville comme Marseille, c'est incroyable, c'est l'un des plus beaux publics en Europe» , a appuyé le Bleu, qui devrait avoir droit à un accueil digne de ce nom au Vélodrome. «Bien sûr que ça a compté. J'ai eu l'opportunité de jouer dans de grands stades et de retrouver ça ici, c'est quelque chose que j'avais envie de vivre. Cela peut faire une belle alchimie.»
Des débuts qui n'auront pas lieu contre l'Olympique Lyonnais, ce dimanche. «Je me suis entretenu, bien sûr. Mais il est vrai que je ne suis pas encore non plus au top. J'ai travaillé individuellement, et c'est aussi important de travailler collectivement. Il faut bien se mettre en place au niveau tactique. Mais je me sens bien. Et comme vous vous en doutez, c'est un peu court pour ce weekend, mais j'espère être rapidement à disposition !» , a terminé Rabiot. Maintenant, place au football.
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