le 06/10/2008 à 19h34

J. Rothen : "Pas un règlement de comptes !"

Précédé d'une réputation sulfureuse, le livre de Jérôme Rothen, «Vous n'allez pas me croire» sort mercredi. Devant la tempête médiatique suscitée par les extraits déjà parus, le milieu de terrain du Paris Saint-Germain a profité d'une conférence de presse pour remettre les choses au point. Maxifoot était présent. Morceaux choisis.

Comment est venue l'idée de ce livre ?

L'idée d'un livre est née il y a un an, environ. Je me suis rendu compte au fil des rendez-vous avec l'éditeur que j'avais pas mal de choses à dire. J'ai vécu des moments qui m'ont marqué et que je souhaitais partager. Je me suis exprimé de manière sincère, fidèle à l'image que je dégage depuis le début de ma carrière. Je ne suis pas quelqu'un qui garde les choses pour soi. Mon caractère a pu me desservir quand j'étais plus jeune.

Aujourd'hui, je suis armé pour faire face et assumer. Mais j'ai fait des bêtises. J'ai eu des réactions fortes que je n'aurais pas dû avoir. Je n'en cache rien dans le livre. Je voulais aussi aller à l'encontre de l'idée selon laquelle la langue de bois règne dans le football. En Angleterre, beaucoup de joueurs encore en activité sortent des livres. Or, on dit souvent qu'il faut s'inspirer du football anglais... Je tenais à écrire ce livre avant la fin de ma carrière : je ne voulais pas donner l'impression que je crachais dans la soupe après-coup, ou que je sortais un bouquin pour l'argent. J'espère que mon livre donnera des idées à d'autres.

Avez-vous eu Zinédine Zidane au téléphone ?

Je ne savais pas que ces passages allaient paraître dans la presse comme cela. Je n'ai eu aucun droit de regard sur les extraits publiés dans L'Equipe Magazine. Les citations ont été sorties de leur contexte. Mon livre, c'est tout sauf cela. Ce n'est pas un règlement de comptes ! J'ai eu pas mal de personnes au téléphone, dont Zinédine Zidane lui-même. Je ne retire rien de ce qui est écrit dans le livre. Je n'ai pas compris la réaction de Zidane ce soir-là. J'étais pour lui plus qu'un adversaire. On était partenaires en équipe de France. Prononcer de tels mots, cela peut arriver, mais j'ai été déçu que Zidane ne s'excuse pas ensuite. Surtout venant de lui, que j'admire et que je considère comme le plus grand joueur français de l'histoire. C'est ce que je lui ai expliqué au téléphone. La discussion ne s'est pas mal passée.

Vous avez aussi provoqué la réaction de William Gallas...

En parlant de William, je voulais montrer qu'on peut commettre des erreurs quand on est gamin et faire une grande carrière ensuite. Ce n'était pas gagné d'avance pour lui et il est devenu ce qu'il est devenu. J'avais prévu d'appeler William avant la sortie du livre, mercredi. Mais les passages ont filtré avant que je puisse le faire. Je le regrette. Aujourd'hui, je veux défendre ce livre, j'en suis fier. J'en serais beaucoup moins fier s'il se limitait aux extraits tronqués publiés avant sa parution. Mais je ne me suis rien interdit. Sinon, à quoi bon écrire un livre ?

Vous racontez dans ce livre vos rapports tendus avec Alain Perrin. Qu'en est-il aujourd'hui ?

J'ai un profond respect pour Alain. A l'époque, c'était un jeune entraîneur. Nos rapports étaient parfois très durs. Cela m'a aidé à me forger un mental. Sans lui, je n'aurais pas fait la carrière que j'ai faite ensuite. Je n'aurais sûrement jamais été international. C'est un coach qui a énormément compté pour moi.

Avez-vous beaucoup d'amis dans le football ?

J'ai quelques vrais amis, oui, comme Patrice Evra, dont je suis très proche, ou Grégory Tafforeau (les deux hommes se sont connus au SM Caen, ndlr). Il y en a quelques autres, mais pas vingt ou trente !

Vous ne craignez pas de revenir sur votre faux-départ du PSG, à l'été 2007...

Il n'y a rien de choquant dans ce que j'écris. Je relate une période difficile de la vie du Paris Saint-Germain. Je voulais rester. Mais je ne sentais pas le club très chaud pour me garder. Voilà pourquoi j'ai été proche de signer à Lyon.

Coach Vahid ne vous a pas laissé un grand souvenir, non ?

C'est un coach très autoritaire. Avec lui, ça commençait mal dès le premier jour. Il était toujours derrière moi. Cette gestion ne me convenait pas. Je n'avais pas besoin d'un deuxième père, alors que j'avais des enfants à la maison. Ceci dit, hors terrain, je pense que c'est un bon mec, Vahid. Et en tant qu'entraîneur, il a eu des résultats.

Existe-t-il un lien entre la sortie de votre livre et votre début de saison moyen ?

Non. La parution du livre n'est pour rien dans mes dernières prestations. Je ne vais pas me cacher derrière sa parution ! A moi de faire mieux, tout simplement. Sans oublier que les performances de chacun dépendent aussi du collectif.

Ecrit en collaboration avec notre confrère Damien Degorre (L'Equipe), «Vous n'allez pas me croire» de Jérôme Rothen (éditions Prolongations) sort mercredi en librairies.

Par Patrick Juillard, le 06/10/2008 à 19h34
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