le 08/10/2008 à 21h11

L’affaire Vieira refait surface

Blessé cet été, Patrick Vieira n'avait pu prendre part à aucune rencontre de l'Euro. Dans la foulée, le capitaine des Bleus avait fustigé le staff médical de l'équipe de France. On connaît les raisons de sa colère aujourd'hui : l'Intériste s'était vu proposer de l'actovégin, un produit non autorisé en France. Mais le médecin tricolore, Jean-Pierre Paclet, s'était alors fermement opposé à son utilisation.

L'affaire remonte au 30 mai dernier. Ce jour-là, la veille d'une rencontre amicale face au Paraguay, Patrick Vieira se blesse. Le verdict est sans appel : lésion musculaire avec saignement à la cuisse gauche. Trois semaines de repos sont obligatoires. Le capitaine des Bleus manquera donc les trois premiers matchs de l'Euro. Mais le joueur de l'Inter Milan désire à tout prix jouer et cherche à revenir au plus vite. A l'issue d'une discussion avec Willy Sagnol, le latéral droit du Bayern Munich décide de contacter Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, le médecin du club bavarois. Ce dernier conseille à Vieira de se faire injecter de l'actovégin, du sang de veau déprotéiné censé améliorer la circulation sanguine, un produit non autorisé en France, révèle Le Parisien.

Déçu, Vieira s'en prend au Docteur Paclet

Mais Jean-Pierre Paclet, le médecin des Bleus, s'oppose à ce traitement après s'être entretenu avec le Professeur Gérard Saillant. «On m'a demandé mon avis comme on l'a demandé à d'autres, s'agissant de soigner un joueur avec de l'actovégin, reconnaît celui qui a opéré Ronaldo. Ce que j'ai répondu, je le garde pour moi, mais ce n'est pas un produit que j'ai utilisé dans ma vie.» Informé de la décision du staff médical des Bleus, Vieira, déçu de ne pas pouvoir accélérer sa guérison, s'emporte contre celui-ci le 16 juin dernier à l'occasion d'une conférence de presse. En outre, Müller-Wohlfahrt charge aussi le médecin tricolore au sujet de la blessure de Franck Ribéry un peu plus tard. Contesté, le Docteur Paclet, pourtant irréprochable dans l'histoire, fini par être remplacé en août dernier par Alain Simon.

Si cette affaire peut paraître invraisemblable, il faut se souvenir des déclarations de Raymond Domenech le 3 juillet dernier, à l'issue du Conseil fédéral. Difficiles à déchiffrer à l'époque, ces paroles prennent aujourd'hui tout leur sens : «S'agissant du staff médical, il a eu quelques soucis et quelques approximations. Mais je tiens à souligner l'intégrité totale de celui-ci, avec le refus absolu d'aller au-delà de ce qui était permis.» Bien que sa réputation, considérablement ternie cet été, aurait pu être sauvée, le Docteur Paclet a refusé de s'exprimer sur cette histoire. Il en est de même pour Patrick Vieira et Raymond Domenech. Mais l'affaire n'a sans doute pas fini de faire des vagues.

Par Pierre-Damien Lacourte, le 08/10/2008 à 21h11
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