Comme à chaque année paire, celles qui correspondent à l'organisation des tournois majeurs, l'équipe de France a beaucoup joué en 2024.
De la piteuse défaite contre l'Allemagne (0-2) en amical au mois de mars au succès un peu plus glorieux en Italie (3-1) dimanche en Ligue des Nations, les Bleus ont disputé 16 matchs. Bilan ? 8 victoires, 5 nuls et 3 défaites.
Des résultats passables effacés par une tristesse absolue dans le contenu
En fin de compte, certes, il y a eu cette demi-finale à l'Euro 2024. C'est le minimum syndical lorsqu'on est l'équipe de France. Oui, il y a eu cette première place du groupe arrachée au bout du suspense en Ligue des Nations. Mais force est de constater que les résultats sans les émotions ne valent plus rien. Qui peut se vanter d'avoir vibré, d'avoir été enthousiasmé par ces Tricolores ? Quasiment dramatiques dans le jeu, les Bleus n'ont mis que 4 buts en 5 matchs pendant le Championnat d'Europe.
Une représentation parfaite de leurs difficultés offensives en 2024, eux qui ont bouclé l'année à 22 réalisations en 16 matchs, soit 1,37 but en moyenne par rencontre. C'est trop peu évidemment, dérisoire au vu du potentiel offensif de l'équipe. Le bon résultat obtenu en Italie dimanche avec une prestation un brin plus convaincante n'a pas pu effacer une année entière à maudire les trêves internationales, et pour certains, à éprouver de l'exaspération vis-à-vis du sélectionneur. «Je suis réaliste, je sais que ça fait 12 ans qu'on en a marre de voir ma tronche», a répondu Didier Deschamps, sarcastique, au micro de La Chaine L'Equipe.
Mention spéciale à Kolo Muani, Koundé, Saliba et Maignan
Avec six buts sur l'ensemble de l'année, Randal Kolo Muani a donc terminé l'année largement en tête du classement des buteurs des Bleus. Pourtant assis au fond du banc de touche avec le Paris Saint-Germain, le Parisien sait saisir sa chance en sélection. Derrière lui ? Le but contre son camp a souri trois fois aux Bleus (contre l'Autriche et la Belgique à l'Euro, et contre l'Italie en Ligue des Nations). Enfin, Adrien Rabiot, Bradley Barcola et Kylian Mbappé, qui incarne la grande déception de l'année, ont marqué deux buts chacun.
Sur le plan défensif, les Bleus auront eu le mérite de se montrer rassurants : seulement 13 buts concédés (0,81 but par match), dont trois à l'Euro. Et des individualités se sont distinguées : Mike Maignan a été monstrueux dans la cage, Jules Koundé est monté en puissance à son poste de latéral droit au point de reléguer Benjamin Pavard dans la hiérarchie, quand William Saliba s'est imposé comme un titulaire indiscutable en défense centrale. Par ailleurs, Mattéo Guendouzi et Lucas Digne ont su donner satisfaction lorsqu'on a fait appel à eux, tandis que le néophyte Manu Koné n'a pas eu besoin de temps d'acclimatation pour s'adapter aux A.
Les joueurs qui ont perdu du crédit
Il y a eu, au contraire, des joueurs qui ont perdu des points. Difficile d'inclure Mbappé et Théo Hernandez, qui conservent un grand crédit aux yeux du sélectionneur. Néanmoins, présent en mars et absent à l'Euro, Moussa Diaby n'a pas arrangé son cas en signant à Al-Ittihad, même s'il n'y a rien de rédhibitoire, en témoigne le grand retour de N'Golo Kanté après deux ans d'absence. Dans une situation similaire, de moins en moins utilisé sur l'aile, Kingsley Coman n'a pas été aidé par l'émergence d'un Michael Olise qui peine pour l'instant à convaincre.
En pointe, malgré l'utilisation d'Olivier Giroud avec parcimonie dans un premier temps puis sa retraite internationale, Marcus Thuram n'a jamais été en mesure d'endosser le statut d'avant-centre titulaire des Bleus. Enfin, présents par intermittence en 2023, Axel Disasi, Jean-Clair Todibo, Jordan Veretout et Khephren Thuram ne sont pas revenus, tandis que Ferland Mendy, pourtant réapparu furtivement notamment pour l'Euro, n'a pas convaincu Deschamps de lui accorder sa confiance dans la durée.
Giroud et Griezmann ont tiré leur révérence
On n'omettra pas de souligner que l'année 2024 a été le dernier cru de deux légendes des Bleus : Olivier Giroud (137 sélections, 57 buts), qui s'est retiré après l'Euro avec le statut de meilleur buteur de l'histoire de la sélection, et Antoine Griezmann (137 sélections, 44 buts), qui s'est laissé une dernière chance en septembre mais a lui aussi décidé de ne plus porter le maillot tricolore. Les trêves internationales vont désormais hiberner pendant quatre mois et reviendront peut-être avec de nouveaux visages en mars 2025. C'est tout ce qu'on peut souhaiter pour la créativité de l'équipe de France, qui doit reconquérir un public de moins en moins nombreux dans les stades et devant la télévision.
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