La sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot inquiète l'Italie. Le match organisé avec d'anciennes gloires du football - comme Gullit, Rijkaard, Baggio ou Ancelotti - en l'honneur de Stefano Borgonovo mercredi dernier à l'Artemio Franchi, le stade de la Fiorentina, est là pour rappeler le drame : 43 cas de SLA ont été diagnostiqués parmi les footballeurs retraités, essentiellement italiens. A 44 ans, l'ancien joueur de la Fiorentina et du Milan AC est l'un d'entre eux. Cette maladie correspond à l'atteinte des neurones moteurs situés dans la corne antérieure de la moelle et les noyaux moteurs des derniers nerfs crâniens.
Une cause inconnue, pour l'instant
Il n'y a pas de traitement curatif. La SLA paralyse progressivement les muscles et atteint fréquemment le système nerveux neurovégétatif, mais le malade garde tout au long de l'évolution une lucidité et une conscience indemnes. L'incidence en France est de 1 à 2 nouveaux cas survenant chaque année pour 100 000 habitants. Et c'est là que le bas blesse. Chez les footballeurs, le taux est sept fois supérieur, atteignant 15 pour 100 000. Une étude menée récemment ne relève en revanche aucun cas chez les cyclistes, basketteurs et rugbymen.
Un dopage spécifique au football italien est-il responsable de ce taux anormalement élevé ? «Mon mari est convaincu que non, mais j'avoue que j'y ai pensé car les chiffres sont là » , répond la femme de Borgonovo. Aujourd'hui, l'ancien international italien est paralysé, respire artificiellement et communique via un ordinateur qui traduit le mouvement de ses yeux. Pour l'heure, la cause exacte de la maladie est inconnue, mais la suspicion est forte. Ce match de bienfaisance organisé entre les anciens coéquipiers de Borgonovo, de la Fiorentina et du Milan AC, servira à la recherche pour lutter contre cette maladie terrifiante.