le 15/10/2008 à 11h22

Les sifflets de la polémique

Nouveaux sifflets, nouvelle polémique ! Le match amical France-Tunisie, mardi soir au Stade de France, a vu la Marseillaise être copieusement huée par le public de l'enceinte dionysienne. Le gouvernement réagit avec vigueur à ces incidents, pourtant hautement prévisibles…

L'histoire se répète. Après France-Algérie (2001) et France-Maroc (2007), le match amical France-Tunisie, mardi soir, a été l'occasion d'une bordée de sifflets au moment de la Marseillaise. Le gouvernement ne s'est pas privé de s'emparer de l'affaire. Pour le Premier ministre, François Fillon, la rencontre aurait dû être annulée par la Fédération française de football. «C'est insultant pour la France, c'est insultant pour les joueurs de l'équipe de France et ça n'est pas tolérable, a déclaré le chef du gouvernement, sur les ondes de RTL. Les organisateurs doivent trouver des solutions. Je pense qu'il faudrait interrompre les matches quand les hymnes nationaux, quels qu'ils soient, sont sifflés. C'est un manque de considération, de respect pour toute une nation. Ceux qui veulent siffler un hymne national doivent être privés du match auxquels ils sont venus assister.»

Mêmes causes, mêmes effets ? Pour le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, c'est la localisation de la rencontre, au Stade de France, qui pose problème. L'ancien sélectionneur du XV de France a proposé sur RMC de «délocaliser ces matches qui sentent un peu la poudre» , citant notamment ceux pouvant opposer les Bleus à des équipes du Maghreb, ou encore au Portugal. Et Bernard Laporte de vanter la province, «là où le public a faim de l'équipe de France.» Déjé évoquée par le passé, cette solution se heurte au partenariat privilégié entre la FFF et le consortium du Stade de France.

Délit d'outrage

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Face à ce qu'elle considère comme «des incidents scandaleux» , l'Elysée a annoncé dans la matinée que Nicolas Sarkozy avait décidé de convoquer à 13 heures Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football (FFF). Une rencontre à laquelle assistera Bernard Laporte ainsi que sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot… Rappellons que la loi sur la Sécurité intérieure du 18 mars 2003, via son article 113, a créé un «délit d'outrage» à l'hymne national, punissable de 7 500 euros d'amende mais difficile à appliquer en l'espèce. Un joli coup médiatique en perspective ?

Par Patrick Juillard, le 15/10/2008 à 11h22
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