On le devinait, peu osaient l'exprimer. Il fallait qu'un médecin brise le silence, comme une évidence. C'est fait. David Sommeil, victime, à 34 ans, d'un malaise cardiaque en août dernier, «ne jouera plus jamais au football, sauf sur la plage ou avec ses enfants» , a déclaré jeudi à l'AFP, le médecin du club de Valenciennes Marc Chasselat. «Pour jouer, il faudrait qu'il trouve un médecin qui donne son accord pour une licence et aucun ne prendrait le risque» . C'est clair, net et précis comme une sentence de petite mort.
Très long rétablissement
Même si son état «suit une évolution classique et positive» , selon le médecin, le défenseur de Valenciennes ne retrouve que lentement la possession de ses moyens. Deux mois se sont écoulés depuis l'accident survenu au centre d'entraînement du VAFC. David Sommeil, qui ne doit la vie qu'à la présence d'un défibrillateur au bord du terrain, n'aura pas les capacités physiques et mentales de fouler une pelouse. Il ne pourra pas retrouver le niveau professionnel et ses exigences. Sa famille, d'ailleurs, ne le souhaite pas, a indiqué l'AFP.
Ayant accédé à l'élite en 1993 avec Caen, Sommeil ne l'a quitté que durant deux saisons, en 1995/96 et en 1997/98, lorsque le club normand a fait l'ascenseur entre divisions 1 et 2. Champion de L2 en 1996, vainqueur de la Coupe de la Ligue avec Bordeaux en 2002, ce solide défenseur, rugueux sur l'adversaire, s'est exilé durant trois saisons et demi en Angleterre, à Manchester City et à Sheffield. Il est revenu en Ligue 1 à l'été 2007. Le Guadeloupéen souhaitait terminer sa carrière en France, et faisait partager son expérience à une équipe de Valenciennes prometteuse, sous le regard bienveillant d'un ancien défenseur devenu entraîneur, Antoine Kombouaré. Difficile de prédire le chemin qu'empruntera Sommeil après sa carrière de footballeur. Souhaitons, dans un premier temps, qu'il récupère toutes ses facultés physiques et mentales.