le 17/10/2008 à 14h24

Platini tacle le gouvernement

Michel Platini n'a pas apprécié le battagé médiatique orchestré par le gouvernement français à la suite des sifflets du Stade de France pendant la Marseillaise, mardi soir. Et le président de l'UEFA ne s'est pas privé de le faire savoir. Pour l'ancien n°10 des Bleus, qui prône l'éducation des supporters plutôt que la répression, l'autorité politique n'a pas à interférer en l'espèce.

Michel Platini a pris son temps pour réagir. Mais le gouvernement français n'a rien perdu pour attendre. Dans un entretien au quotidien Le Monde, daté de samedi, le président de l'UEFA n'y va pas de main morte et accuse les politiques de vouloir récupérer l'affaire de la Marseillaise sifflée au Stade de France. «Il y a trente ans, quand je jouais avec l'équipe de France, la Marseillaise était sifflée sur tous les terrains de France mais à l'époque, les politiques ne s'intéressaient pas au football et cela ne choquait personne. Une fois encore, le football est pris en otage par le monde politique car cette histoire de sifflets est devenue une affaire politique qui n'a rien à voir avec le sport» , déclare l'ancien meneur des jeu des Bleus.

Les sifflets de mardi au Stade de France pendant la Marseillaise avant la rencontre France-Tunisie ont provoqué moultes réactions outrées du gouvernement. Le président Sarkozy a annoncé que les matches seraient arrêtés pendant les hymnes nationaux. Pour Michel Platini, il ne s'agit pas d'une réponse appropriée. «Il y a des règles qui régissent le football et elles sont édictées par la FIFA et l'UEFA. Le règlement prévoit qu'un match peut être arrêté, et j'y suis favorable, en cas d'acte de racisme par exemple. Mais ce n'est pas à une autorité politique de décider : la responsabilité incombe à l'arbitre et au délégué du match.»

Eduquer, pas réprimer

«Si on commence à arrêter un match parce qu'il y a des sifflets, dans ce cas-là on arrête aussi dès qu'un joueur se fait siffler ou quand le gardien se fait conspuer après un dégagement, c'est absurde» , dit le président de l'instance européenne. La solution selon Michel Platini ? Elle tient en un mot : éducation. «Il faudrait plutôt éduquer les supporters car dans certains pays, les hymnes ne sont jamais sifflés» , conclut-il.

Par Patrick Juillard, le 17/10/2008 à 14h24
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