En football, les bons résultats ne suffisent pas toujours. L'équipe nationale allemande en sait quelque chose. Finaliste de l'Euro 2008, bien partie dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2010, la Nazional Mannschaft est pourtant aujourd'hui l'enjeu d'une guerre des gangs, entre le sélectionneur Joachim Löw et certains de ses joueurs cadres, au premier rang desquels Michael Ballack (32 ans, 89 sélections, 39 buts). Ce dernier avait allumé, par voie de presse, les premières mèches de la polémique, avant d'être convoqué par son sélectionneur pour s'expliquer. Le lendemain, son coéquipier Torsten Frings se rangeait à ses côtés. «En tant que capitaine d'équipe, c'est son droit de s'exprimer sur ce thème. Ballack ne veut que le meilleur pour l'équipe. Ce qui se déroule en ce moment n'est pas correct. On devrait se demander pourquoi des joueurs établis s'énervent ainsi tout d'un coup» , déclarait le milieu de terrain du Werder Brême, qui, plus tôt dans la semaine, avait exprimé son mécontentement quant à son faible temps de jeu.
Après l'annonce de sa convocation, Michael Ballack avait toutefois semblé jouer l'apaisement. «Je me réjouis que l'entraîneur cherche à nouveau le dialogue avec moi. En tous les cas, je suis prêt à tout moment à cette rencontre en tête-à -tête» , avait déclaré le joueur de Chelsea au quotidien populaire Bild. Le ton était bien plus critique du côté de l'ancien capitaine de la Mannschaft, Lothar Matthäus. «L'entraîneur ne peut pas laisser passer l'intervention publique de Ballack. Cela n'appartient pas au domaine publique. Tout ce qui nécessite une discussion entre un joueur et un entraîneur devrait se dérouler derrière des portes fermées. Ballack ne semble plus se tenir à cette règle, tout passe par les médias, et ainsi la confiance se perd» , dénoçait l'ancien champion du monde sur les ondes de la ZDF.
Vers des sanctions ?
Interrogé sur les conséquences éventuelles de sa déclaration, Torsten Frings (31 ans, 78 sélections, 10 buts) a répondu: «On a le droit de donner son avis. De toute façon, je ne joue déjà pas à l'heure actuelle, que peut-il m'arriver d'autre?» Il semble que ce conflit soit aussi révélateur d'un malaise de plus en plus profond au sein de la sélection. Il y a deux semaines, déjà , l'attaquant Kevin Kuranyi était frappé d'exclusion. L'ambiance n'a fait que se détériorer depuis. Et, à l'exception du latéral Philipp Lahm, qui a prôné le dialogue en interne, aucun joueur n'a pris le parti de son sélectionneur. Que va-t-il se passer maintenant ? Au moment de convoquer Ballack, le sélectionneur Joachim Löw avait laissé entendre que ce déballage pourrait donner lieu à des sanctions. Affaire à suivre…