le 03/11/2008 à 20h37

Pologne : rien ne va plus et l'Euro non plus

L'élection d'un nouveau président à la tête de la fédération polonaise de football, jeudi dernier, n'a pas levé les doutes qui entourent sa gestion. Les malversations pourraient rejaillir sur l'organisation de l'Euro 2012, attribué à la Pologne et à l'Ukraine.

L'ancien international polonais Grzegorz Lato, meilleur buteur du Mondial 1974, a encore marqué jeudi dernier. Il a été élu président de la fédération polonaise de football (PZPN). Un résultat qui ne satisfait pas vraiment l'Union Européenne de Football Association (UEFA) dont le président, Michel Platini, soutenait la candidature de Zbigniew Boniek, star du ballon rond polonais dans les années 80. Il faut dire que le contexte est plutôt effarant. A trois ans et huit mois de l'Euro 2012, les retards dans la construction des infrastructures d'accueil sont nombreux.

Gestion douteuse

Pire, la gestion de la PZPN serait calamiteuse, si l'on en croit un article paru dans le quotidien Libération vendredi. Le fisc polonais a saisi 2,3 millions d'euros sur les comptes de la PZPN, au titre d'impôts non payés sur les droits de retransmission des matchs à la télévision. La justice du voisin de l'Allemagne a arrêté l'ancien sélectionneur Janusz Wojcik, et 160 personnes liées au foot sont dans le collimateur des tribunaux, pour corruption ou malversation. Face à la gabegie, le ministre des Sports polonais a nommé un administrateur en septembre dernier. L'UEFA est alors intervenue, menaçant de retirer l'organisation de l'Euro 2012 et de suspendre la Pologne des matchs de qualification du Mondial 2010, au nom de l'indépendance des fédérations du pouvoir politique. L'administrateur s'est retiré.

L'élection de Lato ne calme pas les inquiétudes relatives à la gestion frauduleuse du foot polonais. Il est en effet du "sérail" , là où Boniek incarnait l'espoir d'une rupture. Le nouveau président a même déclaré que l'Allemagne pourrait se charger de la co-organisation de l'Euro 2012 en cas d'incapacité de l'Ukraine. Une prise de position pour le moins indélicate. Le point de non retour n'a pas encore été atteint, et l'UEFA se montre clémente face au nouveau président. Mais s'il poursuit dans la voie de la corruption, le football polonais aura sans doute du mal à l'emporter à domicile.

Par Nicolas Grumel, le 03/11/2008 à 20h37
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