Il est des gestes d'une certaine spontanéité que l'on ne regrette pas forcément d'avoir fait, mais qui peuvent coûter cher. L'énervement de l'attaquant de Chelsea Didier Drogba (30 ans) qui, après avoir ouvert le score face à Burnley en Coupe de la Ligue mercredi soir (1-1, défaite de Chelsea aux tirs au but), a renvoyé sur les supporters du club de seconde division une pièce de monnaie lancée sur la pelouse, est de ceux-ci. Hier, son propre club l'a lâché en qualifiant son comportement d'inexcusable. La fédération britannique de football (FA) a ouvert une enquête et décidera d'une sanction mardi prochain. Didier Drogba doit d'autant plus accuser le coup qu'il n'est plus indiscutable à la pointe de l'attaque des Blues.
Anelka impérial
Samedi en fin d'après-midi, lorsque Chelsea a étrillé West Bromwich Albion au tarif habituel de 3 à 0, ce n'est pas Drogba qui levait les bras mais son compère d'attaque Nicolas Anelka, auteur d'un doublé et meilleur buteur de Premier League avec 12 réalisations en 13 parties, soit un ratio impressionnant de 0,92 buts par match. L'Ivoirien constatait du banc qu'il n'était plus indispensable à Luiz Felipe Scolari. Dur, pour l'ex-attaquant vedette… Après une blessure l'ayant empoisonné de longs mois, Drogba a logiquement besoin de temps pour revenir à son meilleur niveau.
Le club l'avait bien compris, jusqu'à mercredi. Ce geste d'énervement remet sérieusement en cause le statut de Drogba, incontournable jusqu'à sa blessure. Arrivé à Chelsea en provenance de Marseille en 2004, l'Ivoirien a largement contribué au titre de champion d'Angleterre obtenu en 2006, marquant un record de 31 buts toutes compétitions confondues. L'année suivante il terminait meilleur buteur de Premier League avec 20 réalisations. Mais Anelka, arrivé en tant que doublure en janvier 2008, s'impose en titulaire indiscutable sous la nouvelle ère Scolari. Drogba supportera-t-il d'être ainsi contesté ? Rien n'est moins sûr. L'Ivoirien n'apprécie que moyennement la vie sur l'île de la Perfide Albion. Aussi, pourrait-il être tenté de faire ses bagages au mercato hivernal.