le 14/12/2008 à 17h18

FFF : Thuram d'un autre côté

Lilian Thuram a été élu samedi au conseil fédéral de la FFF. L'Antillais est le premier champion du monde 1998 à intégrer les instances dirigeantes du foot français. Nul ne peut encore présager s'il conservera une liberté de parole plutôt rare chez les joueurs de foot.

Le prestigieux défenseur français Lilian Thuram a été élu, samedi à 36 ans, au conseil fédéral de la Fédération Française de Football (FFF). Le champion du monde prend le siège des sportifs d'élite à la place du sortant Michel Platini. L'homme le plus capé du foot français (142 sélections) en intègre ainsi les instances dirigeantes. «Je ne passe pas de l'autre côté mais d'un autre côté du monde du football» , a indiqué Lilian Thuram, qui a arrêté sa carrière en juin 2008 à l'issue d'un Euro désastreux où l'équipe de France fut éliminée au premier tour.

La stratégie Escalettes

Lilian Thuram avait-il le niveau pour disputer cette compétition ? Le débat a longtemps alimenté les chroniques. Mais si le terme de sa carrière de joueur l'ouvrit à la critique, Thuram n'en demeure pas moins un footballeur d'exception au mental hors-normes. C'est notamment grâce à son abnégation que la France s'est hissée en finale de la Coupe du Monde 1998. Contre la Croatie en demies (2-1), il s'est arraché pour inscrire les deux buts qui ont ouvert la porte au titre. A la fin de sa carrière, Lilian Thuram s'est également montré engagé en dehors des terrains, politiquement (derrière Ségolène Royal lors de la Présientielle 2007) mais aussi et surtout socialement, contre le racisme.

C'est sans doute cette liberté de prise de parole qui a valu au trentenaire antillais d'être courtisé par Jean-Pierre Escalettes, soucieux d'ouvrir la porte du conseil fédéral à la génération 1998 afin de faire taire les critiques sur la mise à l'écart des champions du monde. Samedi, Escalettes a été reconduit pour 4 ans à la présidence de la FFF (avec 95,1 % des voix). Quant à Thuram, il va observer avant d'agir, mais possède déjà quelques idées sur ses sujets de prédilections : «je vais souvent à la Fédération pour rencontrer des gens et réfléchir à la façon dont on pourrait éduquer les éducateurs, a-t-il déclaré hier en conférence de presse. C'est fondamental pour faire passer les idées pour la lutte contre le racisme. Sur la notion d'être Français, notamment» .

Par Nicolas Grumel, le 14/12/2008 à 17h18
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