le 18/12/2025 à 20h30

Lens : Udol, le miracle permanent

Matthieu Udol brille à Lens.
Quatre graves blessures aux genoux, près de trois années cumulées loin des terrains et une fidélité presque exclusive à Metz. À Lens, Matthieu Udol vit aujourd'hui la saison la plus aboutie de sa carrière, au point d'incarner l'une des trajectoires les plus atypiques de Ligue 1.

Le football aime les retours, mais il se lasse vite des promesses brisées. Matthieu Udol appartient à cette catégorie rare de joueurs que les statistiques médicales condamnaient bien avant que le terrain ne les consacre. À 29 ans, le latéral gauche a enfin la reconnaissance qu'il mérite.

Metz, les cicatrices et la survie

Formé à Metz, dont il a porté le brassard dans les périodes les plus instables, Udol a traversé une suite d'épreuves qui auraient suffi à éteindre bien des carrières. Trois ruptures du ligament croisé antérieur, une opération du ménisque, près de mille jours d'absence cumulés : chaque retour s'est accompagné de doutes profonds, d'une vigilance médicale extrême et d'une remise en question permanente de son avenir au plus haut niveau. Longtemps, son corps a semblé lui rappeler ses limites, alors même que le club lorrain oscillait entre Ligue 1 et Ligue 2 sans jamais pouvoir s'appuyer durablement sur lui.

Dans ce contexte, le Messin 100% pur jus s'est pourtant imposé comme un repère. Capitaine, symbole de continuité, il a incarné une forme de loyauté presque rare dans le football moderne, quitte à freiner ses propres ambitions sportives. Mais l'été 2025 a marqué une rupture assumée. Malgré la remontée des Grenats dans l'élite, l'enfant du club a forcé son départ à Lens, conscient d'avoir atteint un plafond. Un choix fort, assumé, qui tranche avec son image d'enfant du club, mais qui traduit surtout la volonté d'un joueur arrivé à maturité de ne plus laisser son parcours être dicté par les circonstances.

Lens, la renaissance à plein régime

À Bollaert, Pierre Sage ne tarde pas à trancher. Udol devient un titulaire à part entière, utilisé aussi bien comme piston que comme latéral plus axial selon les configurations. Son apport dépasse rapidement l'impact physique : qualité de centre, fiabilité défensive, lecture du jeu et volume constant. Match après match, il apporte une régularité qui manquait sur ce côté, au point de devenir un point d'équilibre dans l'animation collective des Sang-et-Or. Son bilan à la mi-saison ? Cinq passes décisives en seize matchs de Ligue 1 avec des performances remarquées et remarquables.

Cette trajectoire tardive n'a d'ailleurs rien d'un hasard aux yeux de son coach, qui évoque «une trajectoire à la Jonathan Clauss» . La comparaison dit beaucoup : une montée en puissance progressive, construite loin des projecteurs, fondée sur la fiabilité et la répétition plus que sur l'évidence précoce. Comme Clauss avant lui, Udol arrive à maturité à un âge où d'autres plafonnent déjà, armé d'une lecture du jeu et d'un sens du timing forgés par les épreuves. À Lens, il ne symbolise pas seulement une renaissance individuelle, mais l'idée qu'un parcours cabossé peut encore déboucher sur une pleine reconnaissance au plus haut niveau.

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Par Youcef Touaitia, le 18/12/2025 à 20h30
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