le 15/12/2008 à 21h26

Rummenigge pour un contrôle financier des clubs

Le président du Bayern Munich, Karl-Heinz Rummenigge, s'est prononcé dimanche pour la mise en place du contrôle des finances des clubs européens. Les enjeux sont nombreux, parmi lesquels l'équité sportive et le frein à l'inflation des salaires des joueurs.

Le président du Bayern Munich Karl-Heinz Rummenigge, qui est aussi président de l'European Clubs Association (ECA), s'est prononcé dimanche pour le contrôle financier des clubs par l'UEFA. «Le président de l'UEFA, Michel Platini, m'a interrogé et je lui ai dit que nous avions besoin d'un contrôle des coûts. Il faudrait que les clubs ne puissent pas consacrer plus de 50 % de leur budget aux salaires» , a expliqué Rummenigge à l'édition dominicale du quotidien Die Welt.

Un renfort pour Thiriez

Le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, reçoit en l'ancien buteur bavarois des années 80 un renfort de poids sur l'échiquier européen. Thiriez argumente depuis longtemps sur les bienfaits de cette réforme. «Le sport n'est pas une activité économique comme une autre, expliquait-il lors de son discours face aux ministres des Sports de l'Union, le 27 novembre.» Il ne peut, en aucun cas, être laissé au libre jeu des forces du marché. D'abord, pour les raisons d'ordre éducatif, social et culturel. Mais aussi, et peut-être surtout, parce que la libre concurrence, non régulée, dans le sport porte en elle-même sa propre mort, et donc, à terme la disparition du spectacle. L'écart se creusant entre les riches et les autres, la compétition perd inéluctablement son attrait, puisque ce sont toujours les mêmes qui gagnent. D'où la nécessité d'une forte régulation, pour garantir l'équité des compétitions d'abord, et la glorieuse incertitude du sport, ensuite ".

Les tenants du contrôle financier s'opposent aux partisans du d'une politique libérale. La France contrôle l'état des finances de ses clubs, via la Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG) de la LFP, mais elle est bien seule. Cependant, les défenseurs d'une DNCG à l'échelon du continent, qui ne vérifierait pas l'état des finances de tous les clubs mais de ceux participant aux coupes européennes, ne sont pas nombreux. Les trois pays possédant les équipes les plus fortes, l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie, n'en veulent pas, et profitent même du système dérégulé, qui permet aux clubs de renom de recruter des joueurs à prix d'or sans prouver qu'ils en ont réellement les capacités financières. " En ce moment, les salaires sont irrationnellement élevés, conclut Karl-Heinz Rummenigge. Mais le combat politique sera long pour faire triompher l'équité sur l'échiquier européen.

Par Nicolas Grumel, le 15/12/2008 à 21h26
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