Sacrée à domicile dans des circonstances aussi improbables qu'intenses, la Côte d'Ivoire retrouve la CAN avec une posture étonnamment mesurée. Loin des discours triomphants, le tenant du titre avance avec retenue, conscient que le plus dur commence toujours après avoir soulevé le trophée.
Un champion discret, mais lucide
Depuis leur arrivée au Maroc, les mots sont choisis avec soin. «On arrive confiants par rapport à notre préparation, pas parce qu'on est tenants du titre» , a résumé le sélectionneur Émerse Faé, désireux d'écarter toute autosatisfaction. Même tonalité chez les cadres, à l'image de Franck Kessié, qui évoque une pression «positive» , sans jamais brandir le statut de favori.
Cette retenue n'efface pas l'ambition. Yahia Fofana ne s'en cache pas : «Ramener la coupe à la maison, c'est l'objectif» , a lancé le gardien ivoirien, rappelant que la Côte d'Ivoire «fait partie des nations qui prétendent à la victoire finale» . Mais le discours collectif reste clair : respect de l'adversaire, vigilance dès le premier match et refus de se réfugier derrière le souvenir du sacre de 2024.
Une solidité défensive comme fil conducteur
Si la communication se veut sobre, le parcours récent parle pour cette équipe. Depuis le titre conquis en février 2024, la Côte d'Ivoire a vint rencontres toutes compétitions confondues pour treize clean-sheet. En qualifications pour la CAN et pour la Coupe du monde, les Éléphants affichent même une série de huit matchs consécutifs sans encaisser le moindre but, signe d'une base défensive solidement installée.
Cette rigueur repose sur une ossature stable et une organisation collective bien assimilée, qui permettent à la sélection de contrôler ses matchs sans se livrer. Face au Mozambique, puis au Cameroun et au Gabon, cette capacité à fermer le jeu sera l'un des baromètres majeurs. Sans bruit, sans éclat, la Côte d'Ivoire avance avec une certitude : défendre son titre commence par ne presque rien concéder.
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