Le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech fait ces jours-ci une rentrée médiatique remarquée. Après avoir adressé ses voeux pour 2009, qui riment avec une qualification pour le Mondial sud-africain, le patron des Bleus s'est longuement livré à L'Equipe. Dans la seconde partie de cet entretien, l'ancien défenseur, fidèle à sa rhétorique, confie sa certitude de voir ses hommes réussir à atteindre leur troisième phase finale consécutive. «C'est comme en 2006, comme en 2008. Je ne me pose pas la question, c'est tout. On va se qualifier et tout s'enclenche autour de ça, on va faire ce qu'il faut, entraîner tout le monde. C'est quand on commence les calculs d'épicier qu'on est dans la merde. On va se qualifier, basta ! Et la forme ne m'importe pas» , explique Domenech.
Avec quatre points sur neuf possibles pris à l'issue des trois premiers matches éliminatoires, les Bleus ne doivent plus traîner en route. La France disputera ses deux prochaines rencontres qualificatives le 28 mars et le 1er avril, contre la Lituanie. Raymond Domenech refuse de les considérer comme des tournants, et affirme que les choses seront serrées jusqu'au bout. Si le technicien reconnaît ne pas avoir trouvé d'équilibre défensif satisfaisant, la faute incomberait aux indisponibilités récurrentes de certains titulaires potentiels.
La polémique Fernandez
Visiblement atteint par certaines critiques, Raymond Domenech s'en prend notamment à «un ancien joueur récemment redevenu entraîneur» . A ce dernier, le sélectionneur reproche d'avoir retourné sa veste à propos de Yoann Gourcuff. Luis Fernandez n'a pas manqué de se reconnaître derrière la vacherie anonyme. Et de réagir avec fermeté, sur les ondes de RMC. Vérification faite, l'entraîneur du Stade de Reims n'a jamais opéré une telle volte-face à propos de Gourcuff.
«Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Il s'est un peu embrouillé. Il a très mal parlé sur le sujet, dit l'animateur radio, avant de tacler le sélectionneur. Qu'il cite mon nom, Luis Fernandez, un entraîneur qui a gagné des titres. Lui, il n'a encore rien gagné. Il n'a fait qu'une finale de Coupe du monde, alors il faudrait un peu qu'il se calme.» Le goût de Raymond Domenech pour la polémique n'aura donc pas résisté longtemps aux résolutions du nouvel an. Dans ses propos à L'Equipe, le sélectionneur ironise au sujet des ex-champions du monde et d'Europe. «C'est un nouveau métier : ancien joueur critique» , déplore Domenech, qui n'a décidément pas changé.