le 09/01/2009 à 19h57

Avis de gros temps sur la Ligue 1

La 20e journée de Ligue 1 risque de laisser des traces dans les annales. Non pas à cause du nombre de buts marqués, que l'on envisage famélique du fait de la température hivernale. Mais à cause de la programmation des matchs à 21 heures afin de satisfaire au multiplex que la Ligue de Football Professionnel (LFP) a vendu aux télévisions.

Nombre d'acteurs auraient préféré jouer en journée, ce samedi. La polémique se cristallise ce vendredi autour de la rencontre Valenciennes-Caen, la seule reportée pour le moment. «Certains redécouvrent aujourd'hui qu'il peut faire froid l'hiver» , commente Frédéric Thiriez, président de la LFP. «Que d'amateurisme ! (…) Depuis 2004-2005, les clubs professionnels ont obligation de garantir la tenue des rencontres dans de bonnes conditions. Quand on est producteur d'un spectacle, on le livre en temps et en heure prévus, sauf en cas de force majeure. C'est une question de respect pour le public. Le rôle de la Ligue est d'organiser le championnat et non de le désorganiser» .

Froid polaire entre la Ligue et le VAFC

Francis Decourrière, président du VAFC, lui a répondu ce vendredi avec une verve que n'a pas entamé le froid polaire : «C'est facile de parler quand on est assis dans un bureau boulevard Saint-Germain. Thiriez est du Nord mais il l'a oublié, comme il a oublié l'intégrité des joueurs. Le président de la LFP devrait venir plus sur le terrain. Il devait d'ailleurs être présent pour le match Boulogne-Lens. Mais il n'est pas venu. Il faisait trop froid. Lorsqu'on débâche la pelouse, une heure après ça regèle» , a affirmé Decourrière, estimant préférable l'annulation pour les spectateurs. Des températures descendant à -21 °C ont été enregistrées dans le Nord cette semaine. Et sous la bâche, il ferait -4°C… En Russie, où l'on est habitué à des hivers rigoureux, le championnat s'arrête avant que la neige ne tombe. Il n'en est pas désorganisé pour autant.

Ces saillies théâtrales pourraient être comiques si elles ne reflétaient le statut inconfortable du foot français : les clubs pros vivent de la manne artificielle des droits télévisés. Ils ne disposent pas, pour la plupart, d'enceintes sportives suffisamment modernes pour leur assurer des ressources pérennes. Le plus à plaindre demeure donc le public. Il sera privé, ce week-end, du retour du Caennais Steve Savidan, l'un des joueurs les plus spectaculaires de Ligue 1, dans ce bon vieux stade Nungesser où il a fait trembler les filets durant 4 ans.

Par Nicolas Grumel, le 09/01/2009 à 19h57
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