La victoire de Manchester United sur Chelsea (3-0), ce dimanche après-midi à Old Trafford, est loin d'être anodine. L'ampleur du score souligne que la donne a changé par rapport à la première partie de saison en Premier League. Chelsea, qui marque le pas depuis plusieurs rencontres, s'est montré stérile en attaque. Pire, sa défense pourtant considérée comme exemplaire, a pris l'eau.
Intensité et rugosité
Dans une partie d'une intensité digne de la Ligue des Champions, les deux équipes se tenaient tête en première période. Les accrochages, nombreux, obligeaient l'arbitre Howard Webb à sanctionner d'un carton jaune 4 joueurs. Les deux Portugais Ricardo Carvalho et Cristiano Ronaldo étaient notamment avertis pour s'être chauffés dans la surface londonienne. Manchester se créait toutefois les occasions les plus dangereuses et ouvrait le score sur un corner étonnant. Le premier était tiré rapidement par Rooney qui passait à Giggs, dont le centre trouvait la tête de Ronaldo au premier poteau (44e). But ? Non, l'arbitre demandait aux Mancuniens de refaire la remise en jeu. Sur le second corner, Berbatov au premier poteau déviait le ballon pour Vidic au second, qui trompait Cech de la tête (45e).
A la pause, l'entraîneur des Blues Luiz Felipe Scolari faisait entrer Anelka à la place de Joe Cole. Mais le meilleur buteur d'Angleterre ne se mettra jamais en valeur… Rooney marquait un but de renard, reprenant entre les jambes de Joe Cole un centre d'Evra (63e). Puis Berbatov crucifiait les Blues d'un plat du pied sur un coup franc excentré (86e). Rien ne va plus à Chelsea. En difficulté financière après la crise boursière, son propriétaire Roman Abramovitch ne peut pas financer l'acquisition d'un nouveau joueur au mercato. Sur le terrain, Luiz Felipe Scolari semble s'empêtrer dans des choix tactiques discutables. Ce dimanche encore, il a préféré titulariser au milieu de terrain Deco et Ballack, transparents, plutôt que d'alléger la ligne médiane pour utiliser en pointe dès le début de partie la paire Drogba-Anelka. Même si la situation n'est pas encore désespérée, la crise couve chez les Blues.