On la croyait bouclée, la voilà qui revient par la petite porte, celle du fond du vestiaire… L'affaire du match truqué VA-OM en 1993 semblait avoir fait suffisamment de bruit. La justice a tranché depuis longtemps. C'en est enfin terminé ? Et bien non ! Un second couteau nommé Marc Fratani sort, ce jeudi, un livre qui promet de faire encore des vagues dans le Landerneau du football. Il a pour titre un provocateur "Liquidons Tapie" (éditions Hugo & Cie).
Attaché parlementaire
En 1993, Fratani était attaché parlementaire de Bernard Tapie, alors député des Bouches-du-Rhône et président de l'OM. Ce Méridional affirme que Jean-Pierre Bernès, directeur général du club au moment du match truqué, a fait chanter le député en novembre 1994, soit six mois avant le procès de l'affaire OM-VA. Lors d'un entretien que Fratani a enregistré, Bernès aurait exigé de son président qu'il lui verse 2,3 millions de francs (351 000 euros) dus à son licenciement de l'OM, plus 4 millions de francs (610 000 euros) en liquide dans une valise. Ce, en échange de son silence lors du procès… L'avocat de Bernès, Gilbert Collard, assistait à l'entretien, d'après Fratani. Bernard Tapie n'en fera rien. En 1995, il sera condamné à deux ans de prison dont huit mois fermes pour corruption. Bernès écopera de dix-huit mois avec sursis. C'est pourtant lui qui avait transmis les enveloppes contenant du liquide aux joueurs de Valenciennes.
Le livre vise nommément Jean-Pierre Bernès qui, après sa démission à l'OM, a vécu une période de dépression avant de remonter la pente en devenant un agent de joueurs reconnu. Samir Nasri et Franck Ribéry ont toute confiance en lui. C'est Bernès qui a joué les intermédiaires entre Bordeaux et Laurent Blanc. Comment réagira-t-il ? «J'ai tourné la page» , a-t-il affirmé hier au quotidien Libération. «Je n'ai rien à foutre de ce livre» , a renchéri Gilbert Collard, avocat de Bernès mis en cause par Fratani. Ces accusations arrivent bien tard pour déranger les protagonistes de l'affaire. L'attaché parlementaire ne les a pas "sorties" pendant le procès car «tout le monde aurait crié au faux» . Mais alors, à quoi cela sert-il ? A vendre un énième ouvrage sur la désolante affaire VA-OM, sans doute.