Après une première saison "blanche" , qui lui avait valu le surnom de «la momie» de la part des supporters du FC Barcelone (et même de «boulet» pour le Barça, par les médias espagnols), Thierry Henry démontre enfin toutes ses qualités sous le maillot blaugrana. Depuis le coup d'envoi de la saison, l'attaquant français a inscrit 18 buts toutes compétitions confondues. Malgré cela, l'ancien Gunner d'Arsenal n'a toujours pas la cote auprès des socios barcelonais. «Les supporters du Barça sont très difficiles. Il y a une moitié qui ne supporte pas Titi, c'est comme ça, a expliqué Paco Aguilar, journaliste au Mundo Deportivo, à RMC. Les seuls joueurs à ne pas être remis en cause par les socios sont Puyol et Iniesta.»
«Les supporters ne changeront pas»
Visiblement, c'est l'image de l'international tricolore qui ne passe pas. Son côté un peu hautain (très hautain diraient d'ailleurs certains) dérange. «Entre lui et les socios, il n'y a pas de proximité, confirme le journaliste. Ils le trouvent trop distants. Henry ne participe pas aux émissions de radio et de télévision comme les autres joueurs du Barça. A la différence de l'Angleterre, ici, tu es un joueur du Barça tous les jours de la semaine. Ça, il ne l'a pas compris ou il ne veut pas le comprendre.» L'attaquant aurait également commis plusieurs erreurs de communication, notamment le jour où il a évoqué la situation de la Catalogne en Espagne : «Ce que je pense, c'est que la Catalogne, ce n'est pas l'Espagne, c'est autre chose, c'est une chose qu'il faut sentir.» Une chose qu'Henry ne peut pas ressentir justement, d'après les supporters du Barça.
«En Espagne, on n'aime pas beaucoup que les joueurs de foot parlent de politique, poursuit Aguilar. Et puis il faut savoir que beaucoup de supporters du Barça ne sont pas issus de la Catalogne. Ce qu'Henry a dit, un joueur comme Giuly, qui était très aimé des supporters et qui venait de Corse, l'a très bien compris mais sans jamais l'affirmer.» Aujourd'hui, Henry a beau tout donner sur le terrain, faire en sorte de se faire apprécier en dehors, sa cote d'amour ne devrait pas grimper pour autant. «Henry ne devrait pas changer de caractère. Les supporters ne changeront pas eux aussi. Mais il ne sera ni le premier ni le dernier à ne pas avoir fait l'unanimité auprès des socios barcelonais» , conclut le journaliste espagnol. Quoi qu'il en soit, Henry a aujourd'hui su faire oublier son surnom de «la momie» . C'est déjà un bon début.