A la veille du premier des deux matches de qualification pour la Coupe du monde 2010 face à la Lituanie, la paire de milieux défensifs composée de Lassana Diarra (24 ans, 18 sélections) et Jérémy Toulalan (25 ans, 23 sélections) fait partie des points d'interrogation entourant l'équipe de France. Samedi à Kaunas, Raymond Domenech ne devrait pourtant pas déroger à son schéma à deux récupérateurs, avec le Lyonnais et le néo-Madrilène au coeur de l'entrejeu. Mais ces deux là font-ils bien la paire ? Face à l'Argentine, le mois dernier en amical, les limites d'un tel binôme sont apparues clairement. Trop de fautes, pas assez de complémentarité et de maîtrise technique dans l'orientation du jeu : Toulalan et "Lass'" Diarra n'ont pas fait oublier Patrick Vieira et Claude Makelele. Rendront-ils une meilleure copie, samedi à Kaunas ?
Interrogé par France Football, Jérémy Toulalan réclame du temps pour lui et pour son compère. La donne a changé récemment, les automatismes ne peuvent venir d'un seul coup, à en croire l'ancien Nantais. «Avec Claude Makelele, j'étais plus haut et susceptible alors d'apporter le surnombre, rappelle-t-il. Avec Lassana Diarra, c'est nettement différent, parce qu'il y a Gourcuff en meneur au milieu.»
Deux Gunners en option
En retard de cinq points sur leur adversaire du week-end, les Bleus n'ont plus le temps de tâtonner. Face à une équipe réputée joueuse mais sans génie, ils devront exploiter intelligemment les brèches qui ne manqueront pas d'apparaître. Dans cette optique, les milieux récupérateurs pourraient être amenés à se muer en relayeur voire à se projeter vers l'avant. Sur ce dernier point, Jérémy Toulalan a l'honnêteté d'avouer ses limites. «Je suis peut-être aussi réservé dans mon jeu d'attaque que dans la vie» , confesse humblement le Lyonnais.
Si la situation tardait à se débloquer samedi, Raymond Domenech ne serait pas dépourvu d'options. Deux joueurs d'Arsenal sont à sa disposition : Abou Diaby (22 ans, 2 sélections), dont le jeu n'est pas sans rappeler celui de Patrick Vieira, et Samir Nasri (21 ans, 14 sélections, 2 buts). L'ancien Marseillais se dit capable d'évoluer dans le coeur de l'entrejeu, près d'un autre récupérateur. «J'ai déjà joué comme ça avec Arsenal quand il y a 0-0 et que l'équipe doit être offensive, déclarait cette semaine le Gunner. Ca me plait. Tu pars de plus loin, tu as le temps d'organiser le jeu. Tu es également obligé de plus défendre.» Un profil à la Andrea Pirlo en somme. Le genre d'architecte du jeu qui a beaucoup manqué aux Bleus ces derniers mois, voire ces dernières années…