La Belgique n'a plus de sélectionneur. Après le limogeage, mardi, de René Vandereycken, la Fédération belge n'a pas encore de trouvé son successeur à la tête des Diables Rouges, privés d'Euro 2008 et bien mal partis dans les éliminatoires du Mondial 2010. Mais les instances d'outre-Quiévrain songeraient déjà à ... Eric Gerets. Le profil du nouveau boss de l'équipe nationale, défini par le président de l'Union belge, François De Keersmaecker, correspond bien aux qualités de l'actuel entraîneur de l'Olympique de Marseille, en fin de contrat au mois de juin. «Ce doit être un motivateur, quelqu'un avec du charisme capable de retirer le meilleur d'un groupe de joueurs jeunes» , a déclaré le dirigeant, sans toutefois citer de noms.
Le président de la Commission technique ne s'est pas embarrassé de telles précautions oratoires. «On n'exclut aucune piste, même pas celle menant à Gerets» , a confessé Philippe Collin. Le Lion de Rekem, ainsi que Gerets est surnommé en Belgique, n'a toujours pas réagi à ces rumeurs de plus en plus insistantes. Arrivé à Donetsk, où l'OM affronte jeudi le Shakhtar en quart de finale aller de la Coupe de l'UEFA, le technicien souhaite se concentrer sur cet enjeu sportif.
Sacrifices financiers
Alors qu'il n'a toujours pas prolongé son contrat avec le club phocéen, Eric Gerets peut-il être insensible à l'appel des Diables Rouges ? Second joueur le plus capé de l'histoire du football de son pays avec 86 sélections entre 1975 et 1991, l'ancien latéral, âgé de 54 ans, fut de toutes les épopées de la sélection belge, depuis la finale de l'Euro 1980 (perdue 2-1 contre l'Allemagne, avec un but de Vandereycken, le sélectionneur limogé…), jusqu'aux bons parcours en Coupe du monde (avec une 4e place lors de l'édition 1986). Nul doute qu'il va prendre comme un honneur les appels du pied effectués en haut lieu par les dirigeants belges. Si d'aventure l'hypothèse gagnait en consistance, cela signifierait en tous cas que Gerets est prêt à certains sacrifices financiers : la Fédération belge n'est pas disposée à offrir un salaire annuel d'un million d'euros à son sélectionneur, celui-ci devant se contenter de la moitié de cette somme.
Attendons les déclarations de l'intéressé, mais tout porte à croire, que Gerets restera quand même à l'OM la saison prochaine. Son mutisme ne permet-il pas de garder ses joueurs sous pression ?