La gnole à papy a vécu, l'EPO à papa est révolue, la dernière génération de produits dopants est arrivée. Disponible en pharmacie, raccord avec son époque, la nouvelle star du doping est d'abord un phénomène de société, détourné par les sportifs de son usage habituel pour un usage particulier. La voici la DHEA, molécule de jouvence supposée ralentir l'inéluctable. Le voilà le Viagra, hormone de jouissance censée prolonger le plaisir. La première a été détectée récemment par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) sur des sportifs français, des footballeurs en particulier. Le second a été utilisé en Bolivie pour oxygéner des joueurs avant de jouer en altitude.
Le Viagra n'est pas interdit
L'ancien préparateur physique chilien du club bolivien de Blooming Santa Cruz, Rodrigo Figueroa, a révélé avoir aidé des joueurs à affronter les matchs en altitude en leur administrant du Viagra la saison dernière. «Nous utilisions du Viagra et nous l'avons prescrit à plusieurs joueurs, surtout ceux qui souffraient le plus de l'altitude» , a-t-il expliqué au journal local La Prensa. Lors des matchs disputés à La Paz par exemple (3 570 mètres), Figueroa mélangeait la pilule miracle à du jus d'orange, pour que «les huit ou neuf joueurs concernés ne sachent pas ce qu'ils ingurgitaient.» Battus (6-1) le 1er avril en Bolivie, l'Argentine avait visiblement oublié d'en prendre !
L'information révélée par Figueroa pourrait faire tâche d'huile en Europe, où les joueurs semblent s'être pour l'heure épris d'un autre médicament : la dehydroépiandrostérone (DHEA). Classée parmi les stéroïdes anabolisants androgènes sur la liste des produits prohibés par l'Agence Mondiale Antidopage, la molécule antivieillissement cousine chimique de la testostérone et de l'estrogène a été détectée en abondance récemment par l'AFLD via les cheveux de footballeurs français. Pourtant supposé améliorer l'oxygénation du corps selon Figueroa, le Viagra est en revanche absent de la liste des produits interdits par la FIFA et par l'AMA.