le 08/05/2009 à 18h37

La Bretagne monte à Paris

Stade Rennais-En Avant Guingamp : samedi soir au Stade de France va se disputer la première finale 100% bretonne de l'histoire de la Coupe de France. Toute une région s'apprête à fêter comme il se doit l'événement, qui mettra aux prises deux clubs au riche passé dans cette épreuve.

Samedi soir au Stade de France, la finale de la Coupe de France mettra aux prises deux clubs bretons, le Stade Rennais (7e de Ligue 1) et l'en Avant Guingamp (12e de Ligue 2). Il s'agira d'une première dans l'histoire de l'épreuve, dont le dernier derby comparable fut le Lens-Lille de 1948. L'événement, qui se jouera à guichets fermés, suscite un engouement exceptionnel en Bretagne. Sur les sites Internet de vente aux enchères, des places se sont arrachées à plus de 1000 euros. C'est toute une région, tout un peuple, toute une culture qui vont se mobiliser, par supporters des deux équipes interposés. Chacun des clubs finalistes sera représenté par des bagads (formations musicales). Les galettes-saucisse serviront de casse-dalle et le chouchen coulera à flots. L'hymne breton, le Bro gozh, résonnera dans l'enceinte dionysienne, dont les tribunes porteront les couleurs du Gwenn ha Du (la bannière d'hermine), drapeau identitaire noir et blanc.

Interrogé par Ouest-France, Jean-Claude Hillion, président de la Ligue de Bretagne, l'une des plus importantes de France avec 165.000 licenciés (soit un habitant sur dix-huit) y voit «une récompense formidable pour l'ensemble du football breton. Pour les deux clubs d'abord parce qu'ils le méritent tous le deux. Mais aussi pour les éducateurs, les bénévoles et l'ensemble des acteurs du football dans la région. Enfin, je pense modestement, qu'à l'échelle de la Bretagne, cette finale peut être une belle fête du football à l'image de la finale de la Coupe du monde 1998.»

L'épopée de 1973

Les deux finalistes doivent beaucoup de leur gloire passée à la Coupe de France. Pour Guingamp, il s'agit de l'épreuve par laquelle le club se fit connaître, en 1973. Cette année-là, les hommes du président Noël Le Graët, alors en DSR (Division supérieure régionale, 7e niveau de la hiérrachie), battent quatre clubs de division 2 et se hissent en 8es de finale. C'est le début de l'ascension de la formation de cette petite bourgade des Côtes d'Armor (7693 habitants en 2006). L'En Avant accèdera à l'élite en 1995, gagnera l'Intertoto et disputera la Coupe UEFA en 1996. L'année suivante, Guingamp ratera toutefois l'occasion d'inscrire une première ligne à son palmarès, en perdant en finale de la Coupe de France contre l'OGC Nice (1-1, 3 tab à 4).

Il s'agira de laver cet affront samedi, en devenant le premier club de L2 à enlever l'épreuve depuis Le Havre en 1959. Mais le Stade Rennais ne l'entendra évidemment pas ainsi. Pour les hommes de Guy Lacombe, l'occasion est trop belle de garnir la vitrine du club d'un trophée, qui serait le premier depuis 1971, et un succès devant l'Olympique Lyonnais en finale de la Coupe de France (1-0). Les investissements massifs de l'homme d'affaires François Pinault depuis 1998 n'ont toujours pas permis au club de découvrir la Ligue des Champions, ni de briller en Coupe de l'UEFA où le club a connu des déconvenues régulières. Une victoire dans la plus belle des Coupes françaises ne serait donc pas de trop pour rattraper le temps perdu…

Par Patrick Juillard, le 08/05/2009 à 18h37
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