le 19/05/2009 à 23h05

Euro 2016 : la France a-t-elle choisi la bonne stratégie ?

Non, la France ne fera pas candidature commune avec l'Italie, ni avec personne, pour tenter de décrocher l'organisation de l'Euro 2016. Le lieutenant du dossier et président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, tient fermement sa position. Pas question de partager, ce sera tout ou rien.

Jean-Pierre Escalettes a-t-il raison d'être aussi droit dans ses bottes, sûr de sa force et de son projet, pour ne se laisser aucune porte de sortie en cas de problème ? Le président de la FFF a réitéré son souhait de ne pas joindre à une autre nation la candidature de la France à l'organisation de l'Euro 2016, à l'issue d'un séminaire qui a réuni mardi les représentants des villes et des clubs susceptibles de participer au projet, et en particulier aux investissements lourds concernant la rénovation et la construction des stades. «Nous partons seuls pour gagner seuls, même si je sais qu'il ne faut jamais dire jamais. Il faut montrer notre détermination sans céder aux sirènes d'une candidature commune, la France va gagner, je l'espère, seule» , a-t-il lancé à l'assistance.

La France «n'est pas un petit pays imaginaire»

Certes. Mais la France pourrait aussi perdre, seule. Cet excès de confiance a déjà joué de mauvais tours, comme pour la candidature de Paris (soi disant la meilleure) aux Jeux Olympiques 2012, finalement décernés à Londres. «Pourquoi évoquer une candidature commune ? On parle de la France, pas de la «Syldavie» ! La France est capable d'organiser des évènements d'importance mondiale. Ce n'est pas un petit pays imaginaire», a-t-il lâché à l'assistance alors que l'idée de s'allier à l'Italie a été avancée. Comment les petits pays, implicitement évoqués, vont-ils réagir à ces paroles apaisantes ? Escalettes n'a-t-il pas peur de paraître trop prétentieux, trop perso, pas assez diplomate ni conciliant aux yeux des décideurs de l'UEFA ?

Si l'annonce rassure les villes et les clubs français associés au projet, l'orgueil excessif d'Escalettes et de la France pourrait au final s'avérer contre-productif. Car pour l'heure, rien n'indique que l'Hexagone sera choisie. Quelle est la probabilité de décrocher le gros lot face aux trois autres candidats déclarés auprès de l'UEFA : l'Italie, la Turquie et l'association Norvège-Suède ? Une alliance avec l'Italie ne ferait-elle pas considérablement monter cette probabilité ? Vaut-il mieux assurer la moitié du gâteau ou tenter le tout pour le tout ? Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, parait-il, mais chacun se fera son opinion sur le sujet. Pour sa part, Escalettes n'est pas homme à faire des concessions. La France veut le beurre, l'argent du beurre et soulever la Coupe.

Par Nicolas Lagavardan, le 19/05/2009 à 23h05
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