le 04/06/2009 à 11h02

Domenech répond aux persiffleurs

Raymond Domenech s'est dit abasourdi par l'accueil de Geoffroy Guichard à l'encontre des joueurs Lyonnais mardi soir. Comparant cette attitude à du racisme, le sélectionneur de l'équipe de France espère que Gerland sera supporter, et non spectateur vendredi face à la Turquie.

Le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech a commenté l'accueil houleux réservé aux Bleus, et aux joueurs lyonnais en particulier, par le public stéphanois mardi soir, lors du match amical perdu contre le Nigeria (0-1). «Je ne pensais pas que ce serait à ce point. Je n'avais pas intégré le fait qu'on pouvait être local avant d'être national. Je suis tombé des nues. Il m'a fallu plus de quatre ans à ce poste pour être encore surpris. C'est comme le racisme. Pour moi, il n'y a pas de joueurs marseillais, lyonnais, parisiens, blancs, ou noirs. Il y a de bons joueurs, basta, et je fais jouer ceux que je considère les meilleurs» , a-t-il avancé lors d'un entretien accordé au quotidien Le Progrès.

R. Domenech – «un public de spectateurs, pas de supporters»

Domenech est conscient du désamour entre les Bleus et le public français qui semble se creuser match après match. Sifflée à St-Denis, à Marseille, à St-Etienne et peut-être demain à Lyon contre la Turquie, l'équipe nationale n'est plus en terrain conquis dans l'Hexagone. «Cela devient compliqué de tourner en province. Remarquez, à Marseille, l'Argentine avait les couleurs de l'OM et le Nigeria celles de Saint-Etienne. Mais, le phénomène n'est pas nouveau. Je me souviens du premier match de la Coupe du monde 1998 contre l'Afrique du Sud à Marseille. Jusqu'à l'ouverture du score, on avait été hué et sifflé. On a un public de spectateurs, pas de supporters» , regrette le sélectionneur, conscient que les résultats sont le principal déterminant de la cote d'amour.

«Cela passe avant tout par les résultats. Les gens vivent dans le passé. On se situe dans une phase de reconstruction et on peut dire ce qu'on veut. Il n'existe pas de baguette magique et avant 1998, on oublie qu'il y a eu 1994 et 1996» , rappelle Domenech à juste titre. Une nouvelle génération de joueurs se met doucement en place et a besoin de temps pour trouver la cadence, comme ce fut le cas après le massacre de la Bulgarie en 1993. «Aimé Jacquet a été sifflé sur tous les terrains de France et il était Stéphanois. Ca doit tenir au poste. Mardi, le vrai problème, c'est que les Lyonnais, actuels et anciens, ont été sifflés.» Ceux-là seront forcément bien accueillis vendredi à Gerland contre la Turquie. Domenech espère l'être aussi. «Je suis né à Lyon, j'y ai des attaches particulières, et ça me toucherait» d'être sifflé.

Par Nicolas Lagavardan, le 04/06/2009 à 11h02
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