le 13/11/2003 à 10h47

Hadji, sur les traces de son aîné

Après trois ans en L2 avec Nancy, Youssouf Hadji, petit frère de la star marocaine Mustapha Hadji, fait son retour dans l'élite avec Bastia. Bon élève, il apprend rapidement dans un environnement favorable où il prend de plus en plus ses marques. Portrait.

Engraîné par Mustapha

Durant la majorité des années 90, la sélection marocaine a pu se vanter d'avoir dans ses rangs une vraie star en la personne de Mustapha Hadji, joueur notamment du Deportivo La Corogne et du Sporting Lisbonne. Aujourd'hui, à Bastia, les amateurs de la L1 découvrent un nouveau talent marocain : le frère de la star, Youssouf Hadji. Lui aussi milieu offensif, le jeune joueur de 23 ans a découvert la 1ère division avec Nancy avant d'aller s'aguérir en 2ème division puis d'éclore à Bastia en ce début de saison.

Dès sa naissance Youssouf a tracé sa route derrière celle de son grand frère. Né comme lui à Ifrane, au Maroc, il n'a toutefois que peu habité en Afrique puisque, dès l'âge de deux ans, il a connu le froid de la Moselle, sa famille s'installant à Creutzwald, près de la frontière allemande. C'est sur les terrains municipaux de cette petite ville minière qu'il a tapé ses premiers ballons, engrainé par son aîné qui poursuivait déjà sa progression vers le haut niveau. Plutôt doué, Youssouf gravit les échelons avec le club de sa ville jusqu'à l'âge de 17 ans. Entre l'école et le foot, il regarde la télé. En 1994, il supporte son frère à la coupe du Monde: «j'avais quatorze ans, c'était mon idole ! J'étais trop fier de lui. Il m'a donné l'envie.»

«En Ligue 2, j'ai progressé, mais...»

Au niveau personnel, il voit les recruteurs de l'AS Nancy-Lorraine s'intéresser à lui, convaincus par sa technique. Il intègre alors leur centre de formation comme stagiaire première année, puis signe, dès l'année suivante, à 18 ans, son premier contrat professionnel. Dans le même temps son "idole" brille en coupe du Monde. «J'ai été à un de ses matchs, contre la Norvège (2-2), se souvient-il. Il avait marqué, j'en ai pleuré et je me suis dit qu'un jour moi aussi j'offrirai de l'émotion et du rêve à des spectateurs.» Deux ans plus tard il réalise ce souhait en faisant ses débuts en 1ère division. Comme son frère en 1992, c'est sous le maillot de l'ASNL qu'il fait sa première apparition contre St Etienne (le 12 décembre 1999, 1-0).

La suite est un peu moins bleue, surtout pour son club. En 2000, Nancy est relégué en D2 et ne parvient pas à reprendre l'ascenceur. Youssouf reste fidèle à son club et s'impose au niveau inférieur: «en D2, j’ai progressé sur le plan physique, j’ai gagné en maturité, mais quand on goûte à l’élite, on ne veut plus la quitter…» Titulaire indiscutable, il dispute trois saisons pleines avec pas moins de 90 matches (pour 13 buts). A la fin de la saison dernière, il arrive en fin de contrat et ressent l'envie de regouter à l'élite. «J’ai passé plusieurs belles années à Nancy, affirme-t-il, mais je voulais changer d’air pour continuer ma progression. Retrouver la Ligue 1 était la meilleure des choses qui pouvaient m’arriver.»

Sur l'Île de Beauté, la vie en rose

Contacté par l'ennemi messin, il s'apprêtait à retrouver la Ligue 1 et sa famille dans la Lorraine: «En fait, tout était conclu avec Metz, j’allais signer mon contrat, mais au tout dernier moment un ami m’a arraché du FC Metz !» Cet ami se nomme Ismaël Tricki, un ami de la famille Hadji et ancien joueur de SC Bastia dans les années 90. «Ismaël a parlé de moi au club et a conseillé aux dirigeants bastiais de me prendre. « Isma » est ensuite intervenu auprès de moi, m’a dit de très belles choses sur le club.» Conquis, Youssouf s'engage avec les Corses: «On m’a dit que le Sporting était le club idéal pour me permettre de franchir un palier. On m’a vanté l’excellente mentalité du club et son côté familial.»Depuis son arrivée sur l'Île de Beauté, Youssouf voit la vie en rose: «J'ouvre les yeux, les oreilles et j'apprends. C'est une chance de cotoyer des joueurs comme Maurice, Née, Battles ou Cauet... J'ai le sentiment de progresser.»

Depuis l'Angleterre où il vit des heures difficiles, son frère se rejouit pour son cadet: «Il s'éclate à Bastia , il ne cesse de me clamer son bonheur. Je suis très heureux pour lui.» Sous les ordres de Gérard Gili, Youssouf Hadji fait en effet ses preuves. Sur le flanc gauche du milieu de terrain, il a poussé Gourvennec sur le banc et s'est imposé grâce à une technique et une créativité héritée d'on ne sait où. Pour preuve les deux premiers buts en L1 du nouveau papa de 23 ans. «Mon but à Sochaux ? C'est le cadeau de bienvenue pour ma fille Shayness.» Malgré tout ça, il existe quand même un regret dans la tête de Youssouf alors qu'il s'apprête à aller à la CAN: celui de n'avoir jamais jouer avec son frère (de huit ans son aîné), qui a déjà pris sa retraite internationale. «On a quand même été appelé une fois ensemble, se rappelle-t-il. Il avait joué, mais j'étais resté sur le banc.» Mustapha, lui, ne peut qu'avoir le sourire et conclut: «Avant on lui parlait de moi, maintenant on ne me parle que de lui...»

Après avoir fait ses classes au niveau en dessous, à 23 ans, Youssouf Hadji est bien décidé à poursuivre son ascension vers les sommets que son frère a déjà atteint. Pour cela, il bénéficie du cadre d'apprentissage bastiais et d'une technique "familiale" diront certains.


Nom : Hadji
Prénom : Youssouf
Âge : 23 ans
Date de naissance : 25 février 1980
Nationalité : Marocaine
Taille : 1m83
Poids : 70kg
Poste : milieu de terrain

Club actuel : Sporting Club de Bastia (2003-?)
Bilan cette saison : 10 matches, 2 buts, 1 passe décisive.
Clubs précédents : AS Nancy-Lorraine (1998-2003)
Sélections : 0 match disputé, mais plusieurs sélections.
Palmarès : néant.

Par Olivier Cothenet, le 13/11/2003 à 10h47
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