le 24/06/2009 à 09h04

OM : recrutement, mode d'emploi

Le calme et l'ordre semblant revenus (au moins provisoirement) en son sein, l'Olympique de Marseille va songer à rattraper le temps perdu sur le marché des transferts. Le sujet a été abordé par le nouveau président, qui compte sur un bon fonctionnement du tandem Deschamps-Anigo. Décryptage.

La photo est belle. Le discours se veut rassurant. Présenté à la presse mardi après-midi, Jean-Claude Dassier a tenu à apparaître devant les journalistes entouré de ceux qui vont façonner l'Olympique de Marseille des douze mois à venir : l'entraîneur Didier Deschamps et le directeur sportif José Anigo. Car les turbulences des derniers jours n'ont pas seulement fait tanguer l'exécutif du club phocéen ; ces soubresauts ont également eu pour effet de geler momentanément le recrutement. Le nouveau président en est bien conscient : l'arrivée rapide de grands noms peut contribuer à mettre de l'huile dans les rouages du club, et lui faciliter la tâche dans un dossier qui ne s'annonce pas gagné d'avance : ses relations avec les supporters. «On va essayer avec Antoine (Veyrat), les responsables du conseil de surveillance et Robert Louis-Dreyfus de trouver les moyens nécessaires à José et Didier pour que nous ayons l'équipe que nous rêvons tous, a déclaré l'ancien cadre dirigeant de TF1. Ces deux derniers ont commencé ce matin (mardi) à mettre sur paper board l'équipe que Didier souhaite. On espère lui donner satisfaction.»

Didier Deschamps l'assure : malgré le démâtage des derniers jours, il a toujours su ce qu'il voulait pour l'OM. La nécessité d'attirer des «grands noms» lui paraît impérieuse. «Je reste persuadé que le club a besoin de grands joueurs parce qu'il y a un contexte difficile ici. Je le répète, je préfère avoir trois grands joueurs plutôt que six ou sept moyens. C'est mon avis. Tout dépendra de beaucoup de choses. Je suis dans l'attente de voir quel effectif sera mis à ma disposition mais j'ai les idées très claires depuis un bon moment. J'espère que les dirigeants feront en sorte de me satisfaire au maximum» , a expliqué le champion du monde 98.

Deschamps : «J'ai des idées précises»

Qui, de José Anigo ou de «DD» , aura le dernier mot en cas de divergence sur un achat ? A cette question, le technicien répond avec son sens politique habituel. «On peut avoir des avis différents avec José mais il n'y a pas de problème, on est tous les deux des hommes de terrain, on peut faire la différence entre un joueur moyen et un très bon joueur, a expliqué Deschamps. J'ai des idées précises, José a pu m'amener aussi dans un passé récent certaines idées que je peux trouver bonnes, comme la cellule a pu m'en donner par moments. Je vérifie et dis si c'est une bonne solution ou pas.»

Et concrètement, où en est-on ? L'OM, qui a déjà bien avancé sur le dossier Lucho Gonzalez, a au moins un avantage : le mercato connaît en Ligue 1 un indéniable retard à l'allumage. José Anigo en convient. «On est dans les temps encore. On avait commencé à bosser avec Didier avant cette mini-tornade. Il suffit simplement de réactiver ce qu'on avait mis en place» , a dit l'homme au crâne rasé. Traduire : les rendez-vous, prévus initialement le week-end dernier, en Turquie, afin de finaliser le transfert du défenseur de Galatasaray Servet Cetin (8 millions d'euros) vont être honorés. De son côté, l'attaquant du Mans, Gervinho, il a fait savoir qu'une proposition marseillaise l'intéresserait. Apprécié par Anigo, l'international ivoirien plaît-il également à Deschamps ? Quant au milieu de terrain Edouard Cissé, en fin de contrat avec Besiktas, et désireux de retrouver son ancien entraîneur du temps du grand Monaco, convaincra-t-il Anigo ? Deux tests en perspective pour ce nouveau mode de gestion sportive bicéphale…

Par Patrick Juillard, le 24/06/2009 à 09h04
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