le 24/06/2009 à 18h40

Faut-il sauver la Coupe de la Ligue ?

Un temps menacée, la Coupe de la Ligue devrait poursuivre son existence sous sa forme actuelle la saison prochaine. De quoi satisfaire le diffuseur de l'épreuve, qui avait menacé de ne plus la retransmettre. Au-delà de l'aspect financier, il y a matière à s'interroger sur le bien-fondé sportif de cette décision.

Sauf coup de théâtre de dernière minute, la Coupe de la Ligue devrait sauver sa peau. Vendredi, la Ligue de football professionnel, réunie en conseil d'administration, devrait adopter le maintien de l'épreuve dans son format actuel, si l'on en croit les informations du quotidien Le Parisien. Beaucoup de dirigeants de clubs souhaitaient que le vainqueur de la Coupe de la Ligue ne soit plus qualifié pour la C3, histoire de redonner du piment au Championnat, dont la 5e place serait devenue synonyme d'Europa League. La compétition aurait donc perdu beaucoup de son intérêt. Et le diffuseur, France Télévisions, déjà confronté à une nette érosion des audiences, aurait renoncé à retransmettre les matches. La télévision publique devrait donc continuer à diffuser la Coupe de France et la Coupe de la Ligue, moyennant un chèque de 10 millions d'euros par an sur les trois prochaines saisons.

En ces temps de crise financière, les clubs pourraient difficilement se priver d'une telle manne. C'est plus particulièrement le cas des formations au budget modeste, qui voient dans cette compétition grassement dotée une occasion de s'illustrer et de garnir un peu l'armoire aux trophées. Au point, parfois, de la jouer avec plus de sérieux et de motivation que la Coupe d'Europe à laquelle elle donne accès. Paradoxe quand tu nous tiens…

Calendrier surchargé

La LFP peut donc respirer. «Son» épreuve devrait survivre. Mais, sportivement parlant, s'agirait-il d'une bonne nouvelle pour le football français ? Rien n'est moins sûr. D'abord parce que la Coupe de la Ligue alourdit passablement le calendrier des clubs professionnels, alors que la réussite continentale impliquerait davantage de phases de récupération. Ensuite parce que son maintien affaiblit de façon concomitante la Coupe de France, épreuve incomparable en termes de popularité et de capital sympathie. Et que dire de son «tableau» , façon tennis, exemptant d'un tour les clubs «européens» ? On pourrait énumérer les autres défauts, comme la programmation de certaines rencontres à des horaires peu propices à la mobilisation des supporters (une demi-finale un mardi à 17 heures par exemple), rien n'y fera : le football français vivant sous perfusion télévisuelle, la Coupe de la Ligue sera très vraisemblablement maintenue. Et il faudra bien faire avec.

Par Patrick Juillard, le 24/06/2009 à 18h40
Ça a fait le BUZZ actuellement