Même si l'international tricolore a été déclaré «intransférable» par son club, Franck Ribéry (26 ans, 25 matches de Bundesliga en 2008-09, 9 buts) suscite toujours des interrogations. La presse allemande se fait aujourd'hui l'écho d'une sortie dévastatrice de Franz Beckenbauer à l'encontre de son joueur, objet cet été d'une cour assidue du Real Madrid. Interrogé en marge du Gala de la Fédération allemande de football, organisé à Göttingen, le président du club bavarois n'a pas mâché ses mots à propos de l'ancien Marseillais, qui suit une préparation individualisée pour une blessure que d'aucuns qualifient de diplomatique. «Ribéry est venu en Bavière uniquement pour se faire un nom, pour être connu sur la scène mondiale. Il est Français, et le Bayern, il n'en a rien à foutre» , a lâché le dirigeant, visiblement ulcéré.
Et le Kaiser de poursuivre son mini-sermon par un rappel à l'ordre en direction de l'ancien Marseillais, soupçonné de vouloir invoquer l'article 17 du code de la FIFA en juin 2010 pour racheter sa dernière année de contrat (qui court jusqu'en 2011) et s'en aller. «Pourquoi signer un contrat de quatre ans si c'est pour s'en aller au bout de trois ?» , s'est interrogé Beckenbauer.
Préparation individualisée
Voilà qui ne ramènera pas forcément le joueur à de meilleurs sentiments envers son actuel employeur... Sans jouer ouvertement l'épreuve de force, Franck Ribéry traîne les pieds depuis la reprise de son équipe. L'international français a participé au stage d'avant-saison, mais a suivi une préparation individualisée en raison d'une inflammation à un ligament du genou gauche. Il n'a toujours pas repris l'entraînement collectif. Et le maître à jouer n'a participé à aucun des matches amicaux disputés par le Bayern. Samedi soir, il n'était pas de l'équipe qui a affronté et battu le FC Cologne (2-0) en match amical. En mode «pause» ces derniers jours en raison de la difficulté du Real à vendre ses indésirables, le feuilleton Ribéry promet néanmoins d'autres épisodes d'ici au 31 août, minuit. Et le Bayern Munich pourrait se montrer à nouveau digne du surnom de «FC Hollywood», qui fut le sien durant les années quatre-vingt-dix.