A deux jours de la reprise du Championnat de France, le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez effectue sa rentrée médiatique. Au moment de dresser un premier bilan du mercato estival, le dirigeant ne mâche pas ses mots à l'encontre du Real Madrid, acquéreur de l'attaquant lyonnais Karim Benzema contre la somme totale de 41 millions d'euros. «A un certain niveau de gabegie financière, la France ne peut pas lutter. Les clubs français dépensent l'argent qu'ils ont. Leur endettement est d'environ 100 millions d'euros, celui des clubs espagnols est de 3,5 milliards d'euros, celui de la Premier League anglaise est de 4 milliards d'euros. Ce n'est pas le modèle français et nous nous élevons contre cela» , déclare Thiriez à l'AFP. Dénonçant le «dopage financier» pratiqué par le club merengue dans le dossier Benzema, le patron du foot pro hexagonal en appelle à l'UEFA. «Il faut une DNCG européenne, sinon ce seront toujours les mêmes qui gagneront et la Ligue des Champions sera dévalorisée.»
En mars dernier, le Comité exécutif de l'UEFA a mis en place un panel de contrôle financier des clubs, composé de huit experts. Ces derniers disposeront d'un droit de regard sur les comptes des formations participant aux coupes européennes. Avant cette instauration, certaines fédérations ont déjà refusé d'accorder une licence européenne à certains de leurs clubs, trop endettés. C'est ainsi que le Levski Sofia s'est vu priver de Ligue des Champions la saison passée. Inutile de dire que l'on voit mal les instances espagnoles agir de la sorte à l'encontre du Real…
Objectif : le podium européen
Ne se berçant pas d'illusions, au moins à court terme, Frédéric Thiriez se félicite néanmoins du recrutement effectué cet été par les grosses cylindrées de Ligue 1. Comme les lecteurs de Maxifoot, le président de la LFP juge que la compétition va y gagner en intérêt. «Jamais le Championnat n'a été aussi séduisant et excitant. On le sent dans le public. C'est plus palpable que d'habitude» , estime Thiriez, qui espère une reconquête au niveau européen.
«On ne peut pas se satisfaire des résultats que l'on a en Coupe d'Europe et pas seulement en Ligue des Champions. Ce qui me donne confiance, c'est que la Ligue 1 arrive à séduire des joueurs de classe mondiale. Il faut qu'à l'horizon 2012, on arrive à se classer régulièrement 3e à l'indice annuel UEFA, devant l'Allemagne et l'Italie. C'est possible mais pour l'instant, on n'est pas très bien. On ne peut pas lutter quand on a une puissance financière d'un milliard d'euros et que la Premier League dégage un chiffre d'affaires de 2,5 milliards. Il faut développer nos ressources et donc nos stades. Il y a actuellement un fossé.» Les joueurs de classe mondiale recrutés cet été par les clubs français devront aider à le combler en ramenant du public dans les stades.