le 04/09/2009 à 12h16

Transferts : Lula dit stop à l'exode des Brésiliens

Le président du Brésil, Lula, souhaite freiner l'exode des meilleurs footballeurs de son pays vers l'Europe. Lassé de voir le championnat local s'appauvrir, le chef de l'Etat fera prochainement part de son inquiétude au président de la FIFA.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a mal à son football. Grand amateur de ballon rond, le chef de l'Etat ne supporte plus de voir tous les meilleurs joueurs brésiliens, et plus généralement latino-américains, partir en masse vers l'Europe, appauvrissant le championnat local. Supporter fidèle des Corinthians de Sao Paulo, Lula ne reconnaît plus les compétitions de sa jeunesse. «Les stades se vident au Brésil, les matches sont peu attrayants, alors je préfère regarder le championnat anglais, espagnol, italien et je vois même le russe et le turc ; bientôt je regarderai celui du Kazakhstan» , a lâché le chef de l'Etat dans une interview à l'AFP. «Il y a 20 ans, c'est au Brésil qu'on faisait le meilleur football du monde, a poursuivi Lula. Aujourd'hui, le meilleur football on le voit en Espagne, en Angleterre, en France avec des joueurs brésiliens, argentins, latino-américains.»

Le président brésilien entend bien se faire entendre à ce sujet. L'ancien leader syndicaliste a fait part de son inquiétude au président de la Confédération nationale de football (CBF), Ricardo Teixeira. Le chef de l'Etat brésilien souhaite notamment aligner le calendrier du championnat brésilien sur celui des championnats européens.

Rencontre avec Blatter

«Je veux que le joueur qui commence un championnat dans une équipe, le termine dans cette équipe ; après il pourra partir. Parce qu'entre un championnat et un autre, il reste du temps pour recomposer les équipes, a-t-il déclaré. Ce qui m'inquiète, c'est que le Brésil perd ses joueurs quand ils ont 17 ans et les voit rentrer quand ils en ont 32... Le Brésil ne peut continuer à vendre des enfants et à rapatrier des retraités.» Il s'en ouvrira également auprès du président de la FIFA, Joseph Blatter, qu'il doit rencontrer le 29 septembre au Brésil. Le patron du football mondial devrait accueillir avec bienveillance les doléances de Lula : elles vont tout à fait dans le sens de l'instauration du «6+5» , cher à Blatter, qui obligerait les équipes professionnelles à aligner à chaque match au moins six joueurs sélectionnables dans le pays du club auquel ils appartiennent.

Par Patrick Juillard, le 04/09/2009 à 12h16
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